
L'Afrique oublie ses drames le temps des jeux
«Panem et circenses», s’exclamaient les autocrates méprisants de la Rome antique. «Du pain et des jeux» pour anesthésier les désirs d’émancipation d’une plèbe dont l’estomac ne crierait plus famine et dont le cerveau —encore à l’abri des assauts publicitaires— s’abstiendrait de réfléchir, abreuvé qu’il serait de jeux du cirque aussi spectaculaires que cruels. Dans les pays africains où les trois «garbas» par jour ne sont pas garantis, les arènes modernes sont les stades de football et les gladiateurs les stars du ballon rond.