
Gilles Olakounlé Yabi est directeur du Projet Afrique de l’Ouest de l’organisation International Crisis Group.
Mise à jour du 21 août 2012: La composition du gouvernement «d`union nationale» exigé par l’Afrique de l’Ouest a été annoncée dans la soirée du 20 août. La nouvelle équipe compte 31 membres dont quatre femmes (contre 24 ministres dans la précédente), indique l’AFP. Presque tous les regroupements politiques maliens y sont représentés.
L’heure de gloire du capitaine Amadou Haya Sanogo, le chef des militaires qui ont renversé le président Amadou Toumani Touré (ATT) le 22 mars dernier, est terminée.
Il y a un an, toute l’Afrique de l’Ouest était plongée dans l’anxiété. Son deuxième foyer de dynanisme économique après le Nigeria, devenu également depuis deux décennies son grand malade, basculait chaque semaine davantage dans le chaos et la guerre civile. En avril 2011, la défaite militaire du camp du président sortant et battu dans les urnes, Laurent Gbagbo, mettait fin à l’incertitude. En cette fin d’année, la Côte d’Ivoire est toujours traumatisée par le dénouement sanglant de la bataille pour le fauteuil présidentiel mais elle va mieux.
Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond en Guinée. A chaque fois que l’opportunité historique d’un nouveau départ politique, économique et social se présente, des acteurs de premier plan font des efforts surhumains pour l’enterrer au plus vite.
Le quartier d’affaires du Plateau, à Abidjan, a retrouvé son animation pendant les heures de travail et sa torpeur du soir. Ses résidents, largement épargnés par les affrontements militaires pendant les neuf dernières années, n’ont pas encore oublié les longues journées passées cloîtrés chez eux, affamés, privés de sommeil par le crépitement des armes et rongés par la peur de ne pas sortir vivants de la guerre civile urbaine éclair.
Les rapports des organisations non gouvernementales de défense des droits humains et ceux des Nations unies se suivent et se ressemblent. Le dernier en date est celui de la Commission d’enquête internationale indépendante sur la Côte d’Ivoire présenté au Conseil des Droits de l’Homme à Genève le 15 juin.