
Akram Belkaïd, journaliste indépendant, travaille avec Le Quotidien d'Oran, Afrique Magazine, Géo et Le Monde Diplomatique. Prépare un ouvrage sur le pétrole de l'Alberta (Carnets Nord). Dernier livre paru, Etre arabe aujourd'hui (Ed Carnets Nord), 2011.
Août 2012. La place Kennedy, à el-Biar, sur les hauteurs d’Alger, est noire de monde et de crasse.Comme tant d’autres endroits du pays, elle est envahie par les camelots et les vendeurs à la sauvette qui étalent partout leur marchandise. Fruits, légumes, DVD piratés, colifichets, pain traditionnel, épices, bateaux pneumatiques, ustensiles de cuisine… C’est un bazar multicolore, envahissant et souvent malodorant qui mange et défigure perrons, trottoirs et de grands morceaux de rue.
Au printemps 1826, débarque à Marseille, dans le sud de la France, la première mission d'acquisition du savoir (aujourd'hui, on parlerait de mise à niveau) envoyée en France par Mohammed Ali, pacha d'Egypte et bâtisseur du premier Etat moderne égyptien.
Il y a des moments où l’histoire et son legs pesant s’effacent comme par enchantement devant l’humain et les émotions qu’il peut ressentir. Le présent chroniqueur a pu s’en rendre compte à maintes reprises lors d’un périple algérien de dix jours, en compagnie d’une centaine de lecteurs de l’hebdomadaire français La Vie.
Mise à jour du 17 septembre 2012: La Libye a annoncé le 16 septembre un vaste coup de filet dans l'enquête sur l'attaque du consulat de Benghazi, avec une cinquantaine de personnes interpellées, cinq jours après un "attentat planifié" selon Tripoli qui a coûté la vie à l'ambassadeur des Etats-Unis.****
«La France, tu l’aimes ou tu la quittes.» On connaît cette fameuse injonction souvent maniée par la droite française à l’encontre de toute personne, issue de l’immigration et, peu satisfaite de son sort et de la manière dont elle est traitée —ou a été traitée— par la France, qu’elle soit officielle ou non. Ceux qui subissent le plus ce rappel à l’ordre sont les jeunes des cités qu’une certaine propagande présente comme étant une cinquième colonne antipatriotique au service d’intérêts étrangers (pays d’origine, réseaux islamistes, etc.).
La question est simple: quand donc les Tunisiens pourront-ils se prononcer sur le projet de nouvelle Constitution? Pour mémoire, et ce fut l’une des réussites de la période de transition post-Ben Ali, une Assemblée constituante avait été désignée par les électeurs le 23 octobre 2011, après un vote démocratique qui rompait avec des décennies de magouilles électorales et de fermeture du champ politique.
Mise à jour du 12 septembre: L'ambassadeur des Etats-Unis en Libye, J. Christopher Stevens, et trois fonctionnaires américains ont été tués le 11 septembre au soir dans l'attaque du consulat à Benghazi, dans l'est de la Libye, a déclaré mercredi à l'AFP un haut responsable du ministère de l'Intérieur.****C’est bien connu, chaque révolution a ses procès et la Libye post-Kadhafi ne va pas faillir à la règle.
En règle générale, et en matière d’actualité, l’être humain aime les histoires simples, celles où les frontières entre le mal et le bien sont clairement délimitées et où l’ambigüité et le clair-obscur sont réduits à la portion congrue. Mais l’une des règles majeures du (bon) journalisme est de se méfier des contes parfaits, des situations binaires où chaque partie (bonne et mauvaise) est bien identifiée.
Mise à jour du 14 octobre 2012: Les prochaines élections législatives et présidentielle en Tunisie auront lieu le 23 juin et un deuxième tour de la présidentielle devra se tenir le 7 juillet, a annoncé hier le parti islamiste Ennahda qui dirige le gouvernement. Un communiqué signé par les trois partis de la coalition gouvernemental—Ennahda et deux formations de centre-gauche, Ettakatol et le Congrès pour la République (CPR)— annonce aussi qu'un compromis a été trouvé sur la nature du régime politique qui sera défini dans la future Constitution.
Aura-t-il lieu? Sera-t-il reporté ou tout simplement encore annulé? Bien sûr, le sommet des chefs d’Etats maghrébins dont il est question ici n’est pas l’un de ces événements susceptibles de changer la face du monde ou de lancer un processus diplomatique qui bouleversera les rapports de force géostratégiques. Alors que tous les regards se tournent vers la Syrie et, hélas vers le Liban, se préoccuper de la tenue de cette rencontre «serpent de mer» peut paraître décalé voire futile. Il n’empêche!
Mise à jour du 23 août 2012: Le procès de Seif al-Islam, fils du défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi, aura lieu en septembre dans la ville de Zenten où il est détenu depuis son arrestation en novembre dernier, a indiqué le 23 août à l'AFP le porte-parole du Procureur général libyen. ****
La lecture du tableau des médailles final des Jeux olympiques est toujours riche d’enseignements.
L’Occident est-il en train de tirer les fils de la tragédie syrienne et, de façon plus générale, ceux des révolutions et révoltes arabes? On le sait, cette question divise car, de sa réponse, dépend la position adoptée vis-à-vis d’un processus qui a débuté en décembre 2010 —avec les premières émeutes en Tunisie —et dont personne n’est capable à ce jour d’en prédire l’aboutissement. En tout état de cause, une idée revient en force y compris en Algérie: ce que l’on appelle «printemps arabe» ne serait qu’un complot euro-américain.
Il faudrait, dit en préambule le premier larron, imaginer un système pas trop compliqué avec des contributions sans signatures, de manière à éviter tous les problèmes habituels d’égos et de rivalités puériles. Les idées seraient mises en ligne sans que l’on sache qui en est l’auteur. Ce serait une bonne manière d’obliger les uns et les autres à faire preuve d’altruisme. Du coup, ça éloignerait tous les petits malins qui ont toujours une petite idée derrière la tête.
Le soleil va bientôt se coucher sur La Marsa, un quartier résidentiel situé à 18 kilomètres au nord-est de Tunis, et une belle lumière rouge illumine cette banlieue de la capitale de la Tunisie. C’est l’instant magique où les derniers baigneurs s’en retournent chez eux non sans effectuer une petite halte chez Salem, célèbre glacier de la place.
Est-il possible de parler du monde arabe sans tomber dans le piège du néo-orientalisme triomphant? Peut-on appréhender l’avenir immédiat de cette région sans être influencé par les propos et les écrits d’une foule des politologues toujours prompts à essentialiser des peuples pourtant uniquement mus par la quête universelle du droit aux droits?
Pendant un concert, les vedettes rock, pop, indie, rap, R&B ou de quelque autre courant musical obéissent presque toutes à un même cérémonial.
Prenons l’année 1962 comme centre de symétrie chronologique.
Le 5 juillet prochain sera célébré le cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. Dans le pays, comme en France (surtout en France, d’ailleurs), ce rendez-vous est l’occasion, depuis plusieurs mois, de multiples écrits et événements.
Marchons dans Paris, qu’un air pur accompagne nos pas. Marchons, marchons, nos yeux grands et ouverts. Notons ce qu’il y a d’écrit, d’inscrit, de tagué, de raturé, de peint et griffonné. Captons le message, le spot ou la réclame. À peine quelques mètres, et voici la première prise. Une affichette collée à un arbre. Photo noir et blanc d’un matou. Texte:
Entre Alger et Tripoli (sans oublier Benghazi), ce n’est peut-être pas le début d’une grande romance mais, au moins, les nuages noirs qui s’amoncelaient dans le ciel bilatéral se sont-ils dissipés. On est désormais loin de l’automne 2011.
Mise à jour du 7 juillet 2012: Quelques 2,7 millions de Libyens se rendent aux urnes, samedi 7 juillet, pour la première fois depuis les années 1960 afin d'élire une Assemblée nationale, sur fond de tensions et de violences entre les tribus. 3.707 candidats, individuels ou groupes politiques, participent aux élections dans les 72 circonscriptions du pays.
T’as vu l’équipe russe? Ils jouent bien, hein? Ça a toujours été comme ça. De l’organisation, de la technique et du style. Et, en plus de ça, de la correction. Bon, sur ce plan, c’est moins vrai qu’avant. Le capitalisme, ça favorise les sales manières. Mais t’aurais vu l’équipe de l’URSS ou même des autres pays de l’Est, Yougoslaves mis à part. Jamais de mauvais geste, jamais de contestation contre l’arbitre même quand il sifflait des fautes imaginaires.
Mise à jour du 15 juin 2012: Après un début de semaine marqué par des violences en Tunisie, les islamistes ont lancé le 14 juin des signes "d'apaisement": le parti Ennahda, au pouvoir, et plusieurs factions radicales ont renoncé à manifester pour "défendre les valeurs du sacré" vendredi.****