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Amnesty dénonce les "abus" des autorités malgaches
«Il faut maîtriser les forces de sécurité malgaches, qui se livrent à des actes de violence aveugle dans le sud du pays », c’est avec ces mots qu’Amnesty International tire la sonnette d’alarme.
Et d’ajouter:
« Les responsables présumés de ces violations massives, parmi lesquels des membres hauts gradés des forces de sécurité, doivent être traduits en justice.»
Pour rappel, des forces spéciales ont été envoyées il y a plus d'un mois pour pacifier la région de Betroka, à l'extrême sud de l'île, victime ces derniers temps des «dahalos», des bandits et voleurs de zébus semant la terreur dans les régions du sud.
Des affrontements meurtriers se sont multipliés ces derniers mois contre les voleurs de zébus ne laissant aucun répit à la population qui est prise entre deux feux. Et apparemment les forces de l'ordres seraient pires que les bandits.
«Nous entendons parler de personnes et de populations sanctionnées et persécutées dans le sud. Ces mauvais traitements pourraient constituer des atteintes aux droits humains d’une ampleur choquante», a alerté Christian Mukosa, chercheur au sein du programme Afrique de l’ONG, qui vient de rentrer de Madagascar.
Christian Mukosa avait déjà fait part de sa «préoccupation» et de son «scepticisme» durant son entretien avec Harry Laurent Rahajason, ministre de la Communication, le 9 novembre, rappelle le quotidien malgache L’Express de Madagascar.
«Il s’était posé des questions sur l’incendie de certains villages et des circonstances de la mort de certains suspects sans passer par la voie judiciaire, avant d’officialiser ses observations dans le site d’Amnesty international», rapporte L’Express de Madagascar.
Car :
«Selon des témoins, lors d’une des nombreuses descentes effectuées dans des villages en septembre, des membres des forces de sécurité ont brûlé 95 habitations dans la commune d’Elonty, et tué au moins 11 personnes dont une fillette âgée de six ans », indique Amnesty International.
Les explications des autorités locales mais aussi des forces de l’ordre se multiplient sur les chaînes de télévision et de radio publiques pour raconter le soulagement des populations du Sud depuis l’intervention des forces de sécurité. Mais ces justifications sont loin de convaincre une grande partie de l’opinion, souligne la BBC.
Lu sur Amnesty International, L'Express de Madagascar et BBC
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