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Réunion de la Cédéao à Abuja, Nigeria, le 11 novembre 2012.REUTERS/Afolabi Sotunde
Réunion de la Cédéao à Abuja, Nigeria, le 11 novembre 2012.REUTERS/Afolabi Sotunde

Au Mali, le temps des réunions a assez duré

Alors qu'une intervention militaire se profile, les réunions se multiplient mais ne débouchent pas sur une solution pour une sortie de crise.

Mise à jour du 19 novembre 2012: Les islamistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) tiraient des coups de feu en l'air le 18 novembre à Gao (nord-est du Mali) après les violents combats de vendredi contre des rebelles touaregs du MLNA qu'ils disent avoir vaincus, a-t-on appris de sources concordantes.

"Ils tirent (des coups de feu) en l'air et disent Allah Akbar, Allah Akbar (Dieu est grand en arabe), nous avons gagné", a rapporté à l'AFP un habitant de Gao, ville et région éponyme contrôlées depuis juin par le Mujao qui en a chassé les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).

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A quand l’éclaircie au Nord-Mali ? En effet, depuis plus de trois mois, il est de plus en plus question d’une intervention militaire pour chasser les djihadistes qui y sèment la terreur et la désolation.

Pourtant, aucune action concrète, en dehors de la «réunionite» aiguë, ne laisse présager un déploiement imminent de forces dans les jours à venir. Car, jusque-là, il n’y a aucun agenda.

Le dialogue a peut-être trop duré

Et, pendant ce temps, ils sont nombreux les habitants qui, à longueur de journée et de nuit, sont suppliciés par des individus qui se croient l’alpha et l’oméga de tout. On flagelle les uns et ampute les membres aux autres.

Et, alors qu’on croyait que les choses devraient s’accélérer, à l’issue du récent sommet tenu à Abuja, au Nigeria, et qui a entériné l’envoi d’une force militaire au Nord-Mali, il s’en trouve des voix pour s’y opposer, prétextant qu’une telle option mettrait toute la sous-région dans une insécurité totale.

L’Algérie et la Mauritanie sur qui comptaient bien des pro-interventionnistes pour la réussite des opérations, souhaitent que soit privilégié le dialogue, au risque, disent-elles, de provoquer une déflagration générale.

Quel saupoudrage, si l’on sait que la bande sahélo-saharienne, depuis l’avènement d’al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), n’a jamais été aussi instable. Si ce n’était que les appréhensions du mouvement Ansar Dine qui voit dans l’intervention une remise en cause du dialogue amorcé avec le médiateur Blaise Compaoré, on s’en serait moqué.

A quoi joue le MNLA?

Mais contre toute attente, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) qui, rappelons-le, a été battu jusque dans ses derniers retranchements par les djihadistes, dit condamner aussi l’envoi d’une force étrangère sur le «territoire de l’Azawad».

Une position qui en dit long sur les intentions de ce mouvement. Il donne l’impression d’être resté droit dans ses bottes. Il est dans sa logique de sécession. Et rien qu’à travers l’emploi à dessein du terme Azawad, on peut s’en convaincre.

C’est à se demander d’ailleurs si ce mouvement dont la communauté internationale a voulu faire un allié, ne continue pas de flirter avec certains groupes islamistes. En tout cas, le dialogue, pour autant qu’il y ait des gages, est la meilleure option pour une sortie de crise au Nord-Mali. Puisque, la guerre, comme le disait Denis Diderot, même avec ses victoires les plus éclatantes, constitue toujours une plaie saignante qu’il faut panser.

Il appartient donc aux anti-interventionnistes, avec le médiateur en tête, de tout mettre en œuvre pour arracher des acquis importants à même de convaincre l’opinion de la nécessité de dialoguer.

Dans le cas contraire, s’opposer à une option militaire ne serait ni plus ni moins que du cynisme d’autant que cela contribuera à prolonger la souffrance des habitants du Nord-Mali.

Boundi Ouoba (Le Pays)

 

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