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Maroc - Les travailleurs noirs en ont ras-le-bol du racisme
Ils étaient près de 10.000 à battre le pavé, sous la pluie, dans le centre-ville de Rabat, au Maroc, le dimanche 11 novembre.
Marocains et étrangers étaient bras dessus bras dessous pour dénoncer «le ras-le-bol général du gouvernement Benkirane» mais aussi la une du 2 novembre du magazine Maroc Hebdo, rapporte le site marocain Yabiladi.
«Égalité, justice et liberté», «non à l’exploitation», «y’en a marre», «nous sommes tous Africains», «différences = richesses», «oui à l’éducation des enfants immigrés»: sont les principaux slogans qui ont été scandé lors de la manifestation.
Pour rappel, dans un article jugé «haineux» le magazine traitait les Subsahariens de «Péril noir». Et l’onde de choc qu’a suscité cette Une continue de se propager dans le pays.
Dans un communiqué rendu public, l’Organisation démocratique des travailleurs immigrés au Maroc (ODTIM):
«condamne la publication du numéro du 2 novembre 2012 de l’hebdomadaire marocain MarocHebdo International. La publication de cette couverture honteuse de ce magazine et de son titre incendiaire a choqué et a indigné toute la communauté noire de passage ou installée au Royaume du Maroc.»
Ce premier syndicat de travailleurs immigrés au Maroc selon Yabiladi a d’ailleurs qualifié cette une de «raciste», de «xénophobe» et de «négrophobe».
«Nous sommes des travailleurs honnêtes, même si je reconnais que certains s’adonnent à des pratiques peu orthodoxes. Cela ne peut s’étendre à toute une communauté. Pour preuve, le frère de Rachida Dati, ex-ministre de la Justice française avait été arrêté pour trafic de drogue. Cela n’a pas écorné l’image des Maghrébins en France», s’indigne Marcel Amiyeto, secrétaire général de l’ODTIM et originaire de la République Démocratique du Congo, dans le site d'infos marocain.
«Notre syndicat regroupe 260 travailleurs étrangers qui participent au développement économique du Maroc. Ces personnes paient chaque mois un loyer très cher et s’acquittent de leurs factures d’eau, d’électricité et d’Internet. Ils envoient leurs enfants dans des écoles privées chères puisqu’ils n’ont pas droit à l’école publique. Nous ne pouvons être ignorés indubitablement», poursuit Marcel Amiyeto, qui vit au Maroc depuis 2004.
Et Yabiladi de souligner que toutes ces dépenses participent d’ailleurs au tissu économique du Royaume.
Lu sur Yabiladi
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