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Des Palestiniens regardent un discours d'Obama le 4 juin 2009. Reuters/Ibraheem Abu Mustafa
Des Palestiniens regardent un discours d'Obama le 4 juin 2009. Reuters/Ibraheem Abu Mustafa

Pour les Maghrébins, Obama peut mieux faire

Quelques heures après l'annonce des résultats de la présidentielle américaine, la presse maghrébine salue timidement la réelection de Barack Obama.

«Et le monde est attribué à ...», ironisait déjà le caricaturiste algérien Dilem, dans un dessin publié sur Facebook, à quelques heures des résultats de l’élection présidentielle américaine.

Le caricaturiste du quotidien Liberté voulait probablement signifier qu'il ne s’agissait pas d’une élection de seconde importance. Les Américains ont donc choisi, dans la nuit du 6 au 7 novembre 2012, l’homme qui conduira les rênes de la première puissance mondiale. Le vainqueur est… Barack Obama.

«Yes pour quatre ans», titre le site Dernières nouvelles d’Algérie, en paraphrasant le célèbre slogan de Barack Obama en 2008 «Yes, we can».

A l’âge de 51 ans, le candidat chouchou des Européens décroche un second mandat à la tête des Etats-Unis. Une victoire de plus pour le Parti démocrate qui détient déjà la majorité au Sénat, alors que les Républicains contrôlent encore la Chambre des Représentants.

«Barack Obama, maître du monde pour la seconde fois», surenchérit le site d'information Tunivision.

Le site d'information Matindz revient, pour sa part, sur l’importance des réseaux sociaux durant cette campagne, et ce, jusqu’à l’annonce des résultats. Réelu, le président Obama a partagé sa joie avec les twittos du monde entier:

«Tout ceci est arrivé grâce à vous. Merci!»

«Nous sommes tous ensemble. C'est comme ça que nous avons fait campagne et c'est ce que nous sommes. Merci. –bo.»

Et un autre twittos de commenter:

«Le tweet de la victoire de Barack Obama est le plus RT de l'histoire, et surtout, il a écrasé celui de Justin Bieber. Merci Barack.»


Et sa politique dans le monde arabe?

Cette victoire de Barack Obama ne suscite toutefois pas la même euphorie qu’en 2008. Et même parmi les Américains qui ont une nouvelle fois voté pour lui.

C'est l'idée que met en avant le site d'information marocain Yabiladi, au travers le témoignage de quelques Américains d'origine maghrébine. Ainsi

Mohamed Benkhaled, imam de la mosquée Masjid Al Sunnah à St Petersburg, en Floride, d’origine marocaine, n’ a pas voté pour Obama mais contre Romney, confie-t-il à Yabiladi. L’un des griefs retenu contre le président réelu des Etats-Unis: son incurie face au conflit israélo-palestinien.Malgré ses promesses.

«Obama n’a rien fait pour les musulmans. C’est un grand orateur mais quand il faut agir, il n’y a plus personne. Il n’a pas été du côté de la cause des musulmans.»

Avant d’ajouter:

«Ce qu’on demandait, c’est qu’il soit juste tout simplement, qu’il prenne des décisions justes notamment dans le dossier israélo-palestinien. Ce dossier est la clé pour la stabilité et la paix au Moyen-Orient.»

Malgré ce bilan négatif, dans le monde arabe, Mohamed Benkhaled dit avoir voté pour le moins pire des candidats, Barack Obama.

Contrairement à la France, les imams aux Etats-Unis peuvent donner des consignes de vote. Mohamed Benkhaled était libre de le faire. Mais lors de son dernier prêche, il s’est rétracté au dernier moment. Il a juste appelé ses fidèles à se rendre aux urnes, apprend-on encore sur Yabiladi.

Du côté des Algériens, la réelection de Barack Obama passe presque inaperçue. Obama a gagné contre un candidat qui accumulait les défauts, souligne le chroniqueur Chawki Amari:

«En effet, mormon ultralibéraliste, néoconservateur milliardaire, interventionniste avéré et enfant des lobbies militaro-industriels, il n'y avait en théorie pas pire que Mitt Romney, à part, peut-être, Sylvester Stallone, qui non, ne s'est pas présenté à l'élection.»

L'enthousiasme de 2008 n'est pas au rendez-vous.

Alors que la présidentielle aux Etats-Unis s’achève, il en est une autre qui débute sans grand enthousiasme (aussi): les élections locales en Algérie.

Comme aux Etats-Unis, des pages et des groupes Facebook ont été créés, des portraits de candidats tapissent les rues des villes. Même les politiciens s’y sont mis, décrit l’Expression, qui souligne l'idée d'une campagne à l'américaine. Mais une campagne qui ne décolle pas.

Slate Afrique

 

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La rédaction de Slate Afrique.

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