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Pourquoi les Français n'aiment pas les musulmans
L’islamophobie gagne du terrain en France. Une étude de l’Institut français d’opinion publique (Ifop) publiée par le journal Le Figaro démontre que «la montée du communautarisme des musulmans accentue leur rejet par l’opinion».
Alors que la communauté musulmane s’apprête à fêter l’Aïd el Kébir, la plus grande fête de l’année qui commémore le sacrifice d’Abraham, la France vit dans une psychose de la religion. Les musulmans sont de plus en plus contestés, relève l’étude.
«Notre sondage démontre une évolution qui va dans le sens d'un durcissement supplémentaire des Français vis-à-vis de cette religion et d'une perception négative renforcée de l'islam. Même si une proportion non négligeable de Français, 40%, continue à se dire indifférente à la question de la présence de l'islam en France», explique Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l'Ifop.
43% des sondés considèrent l’islam comme une «une menace». Un tel durcissement est lié, entre autres, à une «visibilité» fortement accrue de l'islam sur la scène publique et médiatique.
«Ces dernières années, il n'est pas une semaine sans que l'islam, pour des questions sociétales, voile, nourriture halal, ou pour une actualité dramatique, attentats, ou géopolitique, n'ait été au cœur de l'actualité», souligne le directeur de l’Ifop.
Toutes choses qui font que 60% des Français pensent que cette religion a désormais «trop d'importance» alors qu’ils étaient 55% il y a seulement deux ans. 35% des sondés restent indifférents à cette question. Et sur ces sujets précis, les Français s’accordent sur un point de vue négatif.
Jérome Fourquet avance que, 68% (alors qu’ils étaient 61% il y a deux ans) des Français expliquent ce rejet par le refus de la communauté musulmane de s’intégrer à la société française. 52% réfutent les «trop fortes différences culturelles» alors que 47% sont contre «le fait que les personnes d'origine musulmane soient regroupées dans certains quartiers et certaines écoles». Quant à la question des «traits d'image associés globalement à l'islam», le «rejet des valeurs occidentales» arrive très largement en tête, souligne le rapport de l’Ifop.
En ce qui concerne les partis politiques se référant à l’islam ou des élus locaux musulmans, les Français se montrent très hostiles. De 33% en 2010, le taux d’hostilité de principe aux maires musulmans est remonté à 45%.
Lu sur Le Figaro
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