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Le Maroc, nouvel eldorado pour les jeunes chômeurs français

On dénombre près de 60 000 français expatriés au Maroc. Jusqu’ici la plupart étaient des seniors qui ont choisi le royaume pour y couler une retraite paisible au soleil et profiter d’une fiscalité exceptionnellement avantageuse.

Une autre catégorie de Français est aussi attirée par les charmes du pays en ces temps de crise: les jeunes actifs, bardés de diplômes mais qui peinent à trouver des débouchés professionnels dans leur pays.

La chaîne de télévision France24 en a suivi quelques uns dans leur aventure marocaine.

Les jeunes français diplômés ont la côte dans les entreprises marocaines apprend-on dans ce reportage. Ils bénéficient de bons postes et de bons salaires, parfois meilleurs que ceux de leurs homologues marocains.

Par ailleurs, le coût de la vie est beaucoup plus abordable qu'en France, même s’il faut parfois travailler beaucoup plus longtemps.

Kévin, paysagiste installé près de Marrakech, n’y voit aucun inconvénient:

«On fait quand même beaucoup plus d’horaires ici par rapport à la France où on a des semaines de 35 à 39 heures maintenant, mais ici on est à 44», raconte-t-il à France 24.

Comme lui, Audrey et Aurore, deux jeunes graphistes «ne pouvant plus supporter la morosité qui a envahi la sphère économique française», se sont installées à Rabat. Elles ont créé un magazine de luxe édité au Maroc mais diffusé en France par leur amie et partenaire restée au pays. Une forme inédite de délocalisation…

«Les effets de la mauvaise conjoncture économique que connait l’Europe se font clairement ressentir dans l'Hexagone. Les portes de l’emploi se ferment de plus en plus pour les nouveaux diplômés et les porteurs de projets doivent supporter des charges énormes. C'est ainsi qu'une nouvelle destination attire les jeunes Français: Le Maroc» rapporte le site Yabiladi.

La crise pousse aussi des français en situation de précarité à l’exil au Maroc.

C’est le cas de Paul, 45 ans, SDF parisien, qui dit avoir «retrouvé son honneur au Maroc».

«J’ai émigré au Maroc. C’est pas ce que je voulais mais depuis je revis. Il n’y a qu’au Maroc que j’arrive encore à y croire. Ici, j’y arrive plus. Là-bas, avec mes 460 euros de RSA, j’ai de quoi me payer un toit, faire le marché, je mange à ma faim, je dors dans un lit.» déclare-t-il à Rue89.

Au Maroc, Paul ne roule pas sur l’or mais qu’importe: «On me respecte plus» conclut-il.

Mais la désillusion est parfois au rendez-vous. C’est surtout le mal du pays qui fait que certains de ces émigrés d’un genre nouveau font le chemin inverse.

France24 raconte l’histoire de Charlotte, architecte à Rabat depuis trois ans, qui a décidé de plier bagage malgré les avantages certains de sa situation. Le Maroc «reste quand même difficile et qui a une vision de l’étranger particulière. On te fait plus confiance mais en même temps, tu restes toujours différent», affirme-t-elle, déplorant aussi la lenteur administrative dans l’obtention des contrats de travail.

Lu sur France 24, Yabiladi, Rue 89

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