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Hillary Clinton en Ouganda avant une brève étape vendredi au Soudan du Sud

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton est arrivée jeudi soir en Ouganda et effectuera vendredi un bref aller-retour au Soudan du Sud pour exprimer l'inquiétude de Washington face au blocage des pourparlers entre Juba et Khartoum, a indiqué un haut responsable américain.
Après une nuit à Kampala, Mme Clinton doit passer trois heures vendredi matin au Soudan du Sud, le plus jeune Etat du monde né le 9 juillet 2011 de la partition du Soudan. Les deux pays ne parviennent pas à régler leurs différends.
La chef de la diplomatie américaine s'entretiendra avec le président Salva Kiir "pour réaffirmer le soutien des Etats-Unis et encourager les négociations avec le Soudan afin de parvenir à un accord sur les questions de sécurité, de citoyenneté et sur le dossier pétrolier", a indiqué le département d'Etat.
"La secrétaire d'Etat fera part de notre inquiétude face à des questions fondamentales qui ne sont toujours pas résolues, qui n'avancent pas et qui continuent de diviser les deux pays", a expliqué un haut responsable américain dans l'avion qui emmenait Mme Clinton du Sénégal à l'Ouganda.
"Il est absolument essentiel que le Soudan du Sud et le Soudan progressent le plus vite possible pour résoudre leurs différends, ce qui requiert que les présidents des deux pays s'engagent et exercent leur pouvoir", a dit le responsable.
Des questions jamais résolues continuent d'empoisonner les relations entre Khartoum et Juba plus d'un an après la naissance du Soudan du Sud: démarcation de la frontière, statut de zones contestées et partage de la manne pétrolière du Soudan d'avant la partition.
Des combats frontaliers ont mis les deux pays au bord d'une guerre ouverte en mars et avril derniers.
Des membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont intensifié mardi leurs pressions sur les deux capitales afin qu'elles s'entendent. Dans une résolution du 2 mai, le Conseil avait donné aux deux voisins jusqu'à jeudi 2 août pour régler leurs divergences, sous peine de sanctions.
Après Juba, Mme Clinton doit retourner à Kampala. Elle y évoquera la traque de la sanglante rébellion de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) et de son chef Joseph Kony, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), une action militaire menée par l'armée ougandaise avec l'Union africaine et l'appui d'une centaine de membres des forces spéciales américaines.
"L'Ouganda est l'un de nos plus importants partenaires en Afrique pour la sécurité régionale", s'est réjoui le responsable américain. Mme Clinton devrait "encourager" le président ougandais Yoweri Museveni à "poursuivre notre combat contre la LRA et Kony, l'un des rebelles africains les plus brutaux et impitoyables des dix dernières années".
Mme Clinton veut également parler aux autorités ougandaises de "la lutte contre le sida, des droits des gays et des lesbiennes et de l'ouverture de l'espace politique à l'opposition", a ajouté le responsable.
Avant l'Ouganda, Mme Clinton avait passé 36 heures à Dakar où elle a qualifié le Sénégal de "modèle" démocratique pour l'Afrique, un continent confronté à la présence d'Al-Qaïda au Mali, frontalier du Sénégal, et à l'offensive économique de la Chine.
La tournée africaine de onze jours de Mme Clinton (Sénégal, Ouganda, Soudan du Sud, Kenya, Malawi, Afrique du Sud et Ghana) vise à promouvoir la stratégie américaine en faveur du développement de l'Afrique que le président Barack Obama a dévoilée en juin. Il s'agit pour les Etats-Unis, a expliqué la secrétaire d'Etat, de "promouvoir le développement, de stimuler la croissance économique et les échanges commerciaux, de faire avancer la paix et la sécurité et de consolider les institutions démocratiques".