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Seychelles - Deux présidents malgaches sur une petite île

Marc Ravalomanana, 62 ans, et Andry Rajoelina, 38 ans, les deux principaux protagonistes de la longue crise politique à Madagascar vont se retrouver face-à-face aux Seychelles.

Cette rencontre organisée le 25 juillet par la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) est prévue à huis-clos sur une île isolée de l'archipel, celle de Desroches. 

L'organisation régionale effectue une laborieuse médiation dans cette longue crise politique marquée par le renversement en mars 2009 de Ravalomanana, le président malgache élu, par Andry Rajoelina, l’actuel président de la Transition, ancien maire d’Antananarivo, soutenu par l’armée.

Depuis son éviction, Ravalomanana vit en exil en Afrique du Sud et le pouvoir actuel empêche son retour.

La présente rencontre est qualifiée de la dernière chance et vise à répondre à une question essentielle, selon Madagascar-Tribune.com:

«Ravalomanana et Rajoelina pourront-ils se présenter à l'élection présidentielle d’une part et d’autre part, qu’est-ce qui pourrait se passer dans le cas contraire?»

En dépit de la signature d’une feuille de route de sortie de crise à Madagascar en septembre 2011, la situation demeure bloquée à Madagascar quant à son application concrète.

Ce processus est censé aboutir à la tenue d’élections, notamment présidentielle et législatives, en mai-juin 2013 selon les recommandations des Nations unies.

Le site d’information malgache s’interroge sur l’état d’esprit du président de la Transition qui «est prêt pour un face à face, étant chef d’Etat, dirigeant et responsable. Il n’a, à aucun moment, laissé entendre qu’il allait à cette rencontre au nom d’une mouvance».

Et de commenter la déclaration de Rajoelina avant son départ:

«Le président de la transition veut persuader l’opinion par presse interposée qu’il ne peut y avoir d’apaisement, de solution pérenne dans l’éventualité d’un retour de Marc Ravalomanana.»

La Gazette de la Grande Île ne fait pas mystère de son soutien au chef de la Transition et émet quelques réserves quant à la neutralité de la rencontre:

«Certains n’hésitent pas à avancer, d’ores et déjà, que la partie est perdue d’avance, la Berezina assurée.» 

«Rien que sur la maîtrise de l’anglais (langue officielle de la Sadc), la délégation de M. Rajoelina paraît connaître quelques carences, difficultés...»

La Gazette regrette même «l'absence de fins politiciens aux côtés de Rajoelina».

«En somme, le combat ne serait pas à armes égales. A Andry Rajoelina de prouver qu’il a capacité de tenir tête à son rival Marc Ravalomanana…», conclut ce journal.

Lu sur Madagascar-Tribune. comLa Gazette de la Grande Île

 

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