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Soudan du Sud - L'indépendance au goût amer

Le 9 juillet 2012, le Soudan du Sud, 193e Etat du monde, fête le premier anniversaire de son accession à la souveraineté.

Pour marquer le coup, les autorités sud-soudanaises ont mis les petits plats dans les grands, rapporte BBC Afrique.

Les célébrations ont eu lieu à Juba, la capitale sud-soudanaise, en présence de nombreux dirigeants étrangers.

Parmi les invités figuraient le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, et le président du Bénin, Boni Yayi, président en exercice de l’Union africaine (UA).

Au programme: un défilé militaire suivi d’une série de discours de dirigeants africains alliés de Juba (capitale du Soudan du Sud), du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon et du président sud-soudanais, Salva Kiir.

Le 9 juillet au matin, une foule d’habitants déferlait vers le mémorial John Garang, chef historique de la rébellion sudiste, mort en 2005, pour crier leur joie, selon BBC Afrique.

Toutefois, pour la majorité des Sud-Soudanais, l'heure n’était pas à la fête en raison de la situation politico-économique préoccupante de leur pays.

Un an. Un an jour pour jour que les Sud-Soudanais ont arraché, au prix de vingt ans de guerre, leur indépendance des mains d’Omar El-Béchir, président du Soudan.

Toutefois, malgré la partition, le combat entre le Soudan et le Soudan du Sud continue, signale le quotidien burkinabé Le Pays.

En effet, une lutte acharnée pour le contrôle et l'exploitation de la manne pétrolière, qui reste une source vitale pour les deux pays, menace la stabilité du plus jeune Etat du monde.

«A la suite de la partition, le Sud a hérité des trois quarts des réserves de brut, mais il reste entièrement tributaire des infrastructures du Nord pour exporter. Faute d'accord sur les frais de passage, Khartoum avait fini par se payer en nature en prélevant du pétrole, à la fureur de Juba qui a cessé net sa production en janvier, se privant de fait de 98 % des ressources du pays», analyse Le Figaro.

D’autres éléments socio-économiques viennent également noircir le tableau:

Au Soudan du Sud, la population est illettrée à 73 % et seulement 6 % des élèves sont scolarisés dans le secondaire.

De plus, le manque de développement (aucune route n’a été construite dans le pays depuis l’indépendance) ainsi que la disponibilité des armes, ont alimenté les conflits inter-ethniques.

Le 8 juillet, à la veille du premier anniversaire d’indépendance du pays, l'archevêque sud-africain Desmond Tutu avait prêché pour un Soudan du Sud en paix.

«Ils disent que 40% de votre peuple, quatre personnes sur dix, dépend de la nourriture venant de l'extérieur. Nous voulons revenir et voir un Soudan du Sud qui produit sa propre nourriture, élimine pauvreté et ignorance», avait-t-il notamment déclaré.

Lu sur Le Pays, BBC Afrique

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