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Madagascar - Pourquoi le monde de la santé est en colère

«Remenabila (le voleur de zébus le plus célèbre de Madagascar) n'est pas ici. Libérez Valérien!»

Voilà ce qu’on pouvait lire sur une banderole accrochée aux grilles fermées du centre hospitalier universitaire d’Antananarivo (CHUA-HJRA).

Depuis le 5 juillet, médecins et paramédicaux ont suspendu le travail, rapporte l’Express de Madagascar.

La raison? L’arrestation illégitime de Valérien, un jeune infirmier de 26 ans.

Valérien, infirmier et vice-président des syndicats des paramédicaux, avait été arrêté, le 4 juillet, par le général Ravalomanana, pour non-assistance à personne en danger.

Toutefois, parmi les médecins, personne n’est dupe.

«Les accusations de non-assistance à personne en danger comme étant la cause de l’arrestation de Valérien sont fausses. C’est tout simplement parce que Valérien est un des dirigeants de la lutte syndicale qu’il avait été arrêté. Valérien n’était pas dans les parages des services des urgences lors de son arrestation. Il n’a pas été en face des personnes blessées. De plus il n’a pas été conduit auprès des services des urgences pour voir les blessés. Il avait été arrêté dans la grande cour de l’hôpital et aussitôt embarqué dans un véhicule des forces de l’ordre puis conduit de force dans les postes de la gendarmerie », selon les dires d’un médecin gréviste.

Et le docteur Lin Rakotondravoavy, secrétaire général du Syndicat des médecins fonctionnaires de Madagascar, de dénoncer: «il n'y a pas de respect corporatif. La franchise hospitalière est bafouée et la violence et l'intimidation atteignent les hôpitaux»

De l’avis de ces médecins grévistes, le général Ravalomanana a enfreint la loi notamment le droit syndical et les droits de l’homme.

Avec les médecins grévistes n’assurant plus le service minimum, les services fonctionnent, dans tous les hôpitaux, à Antananarivo comme en province, en grande partie grâce aux étudiants internes en médecine, souligne RFI.

«On travaille beaucoup. On essaie d’être en même temps, interne, d’être un peu médecin et de faire aussi le travail des paramédicaux. Ça a été toujours comme ça. Lorsqu’il y a des gens qui manquent, ce sont les internes qui se chargent de les remplacer», explique Fidy, un jeune interne de 26 ans.

Le 6 juillet, les paramédicaux prévoient avec les médecins, un meeting de soutien à Valérien au tribunal d'Anosy  dans la capitale malgache lorsque cet infirmer sera déféré au Parquet, signale Madagascar-Tribune.

Lu sur L’Express de Madagascar, Madagascar-Tribune.com, RFI

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