mis à jour le
Madagascar - Le «Ben Laden malgache» qui vole des zébus
Qui peut arrêter Remenabila?
Les forces de l’ordre malgaches sont à la poursuite de celui qui est devenu l’ennemi public numéro 1 à Madagascar.
Des «centaines d’éléments hyper-équipés de l’Etat-major mixte opérationnel national (Emmo/nat)», un avion ultra-léger et un hélicoptère ont été mis en oeuvre pour capturer dans le sud-est de l'île ce chef d’une bande de «dahalo», c'est à dire des voleurs de zébus, rapporte l'Express de Madagascar.
Une activité particulièrement lucrative puisque les zébus constituent la principale richesse pour les populations malgaches. Le vol de zébus est répandu à Madagascar et constitue même dans certaines traditions un rite.
Mais dans le cas présent, il s'agit là d'une criminalité organisée redoutable, digne d'une mafia, qui dispose d’armes de guerre.
Le 9 juin, les dahalo de Remenabila n’ont pas hésité à utiliser leurs kalachnikovs contre les forces de l’ordre qui les poursuivaient.
Le bilan fait état de douze tués, dont une majorité de militaires.
Cet épisode meurtrier a placé cette bande de dahalo au cœur de toutes les préoccupations des autorités et des médias dans un pays plongé dans une grave crise politique depuis le coup d'Etat de mars 2009.
Le 26 juin 2012, jour de l’indépendance, une vaste offensive visait à encercler Remenabila et sa bande. En vain, les dahalo avaient déjà déserté le village de Bekolitra dans le district de Befotaka investi par les forces de l’ordre.
L’affaire a pris de telles proportions, y compris au niveau politique, qu’une cellule de communication conjointe entre l’armée et le gouvernment a été mise en place. On a appris ainsi que douze corps de militaires ont été retrouvés, rapporte Madagascar-Tribune.com.
Pour la Gazette de la Grande Île, le bandit insaisissable jouit sans doute d’une protection à un haut niveau, ou du moins, de relations avec des personnes très influentes dans son réseau.
«Les dizaines de milliers de zébus que les dahalo volent chaque année ne peuvent, en effet, finir sous forme de viande sur les étals des bouchers de la capitale et des grandes villes et, alimenter des exportations clandestines sans une organisation très puissante.»
Depuis le clash qui a coûté la vie à plusieurs membres des forces de l’ordre, les médias malgaches ont tenté de percer la personnalité de Remenabila.
Pour Midi Madagasikara,
«de son vrai nom, Rabefihavanana Arthur, Remenabila est un bandit de grands chemins multirécidiviste. Il a fait parler de lui dans cette partie Sud de l’île depuis les années 80. Remenabila, est en fait, un nom inspiré de la couleur rougeâtre d’une robe de zébu à cornes déviées».
Depuis quelques jours, le visage longtemps méconnu de Remenabila circule désormais partout dans les médias. Un portrait diffusé par les forces de l’ordre dans tout le pays.
Cela renforce le mythe qui entoure le bandit qualifié par Midi Madagasikara de «Ben Laden Gasy».
«Les communautés locales avancent qu’il ne se sépare jamais d’une canne en "Mpanjakaben’ny tany" [bois sacré] et de ses deux compagnes Tokanono et Raopilany qui se chargeraient de ses gris-gris.»
Lu sur Express de Madagascar, Gazette de la Grande Île, Madagascar-Tribune.com, Midi Madagasikara
A lire aussi
Madagascar - Ces voleurs de zébus qui s'arment de kalachnikovs
Madagascar - Affrontez un zébu et devenez un héros
Madagascar - L'armée française au secours de la Grande Île