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Affiche électorale de la coalition qui a permis l'élection de Macky Sall à la présidence, 23 mars 2012, REUTERS/F. O'Reilly
Affiche électorale de la coalition qui a permis l'élection de Macky Sall à la présidence, 23 mars 2012, REUTERS/F. O'Reilly

Sénégal: Le «tout sauf Wade» se poursuit aux législatives

Pour ce «troisième tour», la coalition qui a permis l’alternance à la présidentielle fait toujours bloc derrière Macky Sall. Avec un adversaire unique, l’ancien président Abdoulaye Wade.

Mise à jour du 1er juillet 2012: Les Sénégalais se déplacent aux urnes ce dimanche pour des élections législatives. Vingt-quatre listes sont en présence et cent cinquante sièges sont à pourvoir suivant un mode de scrutin « mixte » qui associe la proportionnelle (à l'échelle nationale) et le scrutin majoritaire (au niveau départemental).

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Depuis le 10 juin 2012, le Sénégal est à nouveau en campagne électorale. Cette fois, ce qui fait courir les politiciens auprès des citoyens, ce sont les élections législatives du 1er juillet. Ce qui est en jeu ici, c’est le renouvellement des 150 locataires de l’Assemblée nationale sénégalaise qui avaient été élus en 2007 pour un mandat de 5 ans.

Sur la ligne de départ de cette compétition politique majeure, il y a 173 partis qui présentent en tout 24 listes de candidats. Au nombre des prétendants, il y a la grande coalition Benno Bokk Yakaar (unis par un espoir commun, en wolof) formée autour du président Macky Sall, vainqueur de l’élection présidentielle de février-mars dernier.

Macky Sall fédère toujours

Il s’agit de partis et de formations politiques comme Benno Siggil Senegaal (unis pour le développement du Sénégal) de Moustapha Niasse, Benno Ak Tannor (unis avec Tanor) de Ousmane Tanor Dieng, Rewmi (Le pays) de Idrissa Seck qui ont décidé de continuer à apporter leur soutien à Macky Sall afin qu’il ait une majorité confortable à l’Assemblée nationale.

Le «tous pour un» de la présidentielle continue toujours alors que, pour ce genre de consultation, c’est le «chacun pour soi» qui est généralement de rigueur. L’unité de partis d’obédience et d’idéologies diverses semble avoir eu raison des ego. Mais à y voir de près, c’est le «tout sauf Wade», le slogan de ralliement lors de la présidentielle, qui se poursuit toujours.

En effet, tous ceux qui se sont ligués pour battre Abdoulaye Wade à la dernière présidentielle veulent visiblement que le parti de l’ancien chef de l’Etat boive l’humiliation jusqu’à la lie. Il s’agit d’un prolongement de la bataille de la présidentielle aux législatives pour empêcher, par tous les moyens, le Parti démocratique sénégalais (PDS) de remporter le troisième tour de la confrontation.

La deuxième défaite de Wade se prépare-t-elle?

Car, alors que l’on pensait qu’il allait prendre sa retraite au lendemain de l’élection présidentielle, Wade a vite revêtu ses habits d’opposant et a engagé le combat des législatives. Il a récupéré les commandes de son parti et piloté la confection des listes électorales.

Et comme il fallait s’y attendre, son attitude a suscité des mécontentements et des dissensions. Ces contestations fragilisent l’ancien parti au pouvoir. Des dissidents comme le président du sénat, Pape Diop, le président de l’Assemblée nationale, Mamadou Seck ou encore le président du Conseil économique et social (CES), Ousmane Masseck Ndiaye, ont préféré se présenter sur la liste de l’alliance Bokk Guiss Guiss (vision commune en wolof).

Dans ces conditions, on se demande comment le PDS pourrait vraiment faire un score honorable c’est-à-dire contrecarrer le «tuk guili» (raz-de-marée, en langue mooré) que prépare le camp d’en face. Si jamais c’est le cas, ce sera la deuxième défaite de Wade après celle de la présidentielle.

Nul doute qu’en s’engageant de la sorte dans les législatives pour lesquelles il n’est pas candidat, Wade espère gagner son dernier combat politique. Et, de ce fait, sortir d’une manière honorable de l’arène. Il oublie qu’il est difficile d’être dans une arène sans prendre des coups. Et la tentation de les rendre étant grande, il y a de fortes chances qu’on y reste pour longtemps. Sans aucun doute, Wade a suffisamment montré qu’il n’est pas un homme qui abdique facilement.

Séni Dabo (Le Pays)

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Séni Dabo

Journaliste au quotidien burkinabè Le Pays.

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