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Bénin - Boni Yayi frappe encore l’homme d’affaires Talon

Les Béninois ont été fort surpris, voire indignés, par la dernière décision du président Boni Yayi, le vendredi 8 mai; une décision qui fait suite à la seconde affaire qui l’oppose au richissime homme d’affaires Patrice Talon, au sujet des intrants coton.

Le quotidien béninois Le Matinal indique:

«Dans l’enchaînement de situations plus ou moins violentes et arbitraires auxquelles est confronté l’entrepreneur Talon, les mains du pouvoir ne semblent pas loin. L’exécutif semble déterminé à en finir avec Patrice Talon, sinon le finir tout simplement. Après sa détention arbitraire qui a ému l’opinion publique béninoise, le navire C. Handy, battant pavillon Marshall Island et transportant de l’engrais pour le compte de la société SDI de Patrice Talon, a été arraisonné en haute mer par les militaires de la présidence. Il a été conduit au Port de Cotonou. Cette situation a provoqué plusieurs réactions. Quelques personnalités, à savoir le député Lazare Sèhouéto, l’avocat Jacques Migan et Martin Assogba de la société civile, dénoncent un coup de force.»

L’affaire qui fait la une des journaux béninois n’a pas échappé au quotidien La Nouvelle Tribune qui, sur le même ton, souligne:

«Quid du climat des affaires qui résulterait de la perte de confiance en cet Etat dont le chef se comporte comme un roi capricieux qui manie le bâton pour effrayer ses adversaires? Et, comme si cela ne suffisait pas, l’opérateur économique a été mis aux arrêts dans des conditions rocambolesques, déféré devant le procureur puis relaxé moins de 48 heures plus tard, pour complément d’informations… que le procureur attend toujours. Puis, last but not the least, ce sont les deux dernières nouvelles tombées le week-end: la saisie des intrants stockés par l’opérateur toujours le même, dans ses magasins d’Allada et l’arraisonnement des navires chargés d’intrants, appareillés par le même homme d’affaires. Toutes ces opérations ont été menées manu militari, au sens propre du terme. Car ce sont des soldats de la Marine nationale qui ont tenté d’arraisonner les navires et ce, dans un pays qui n’est pas en état d’urgence ni en guerre. Qu’est-ce qui justifie cette escalade? On sait que le gouvernement a le dos au mur. L’année blanche cotonnière se profile à l’horizon avec le risque de ne pas avoir les intrants à temps. Dans les champs de coton, la colère gronde. Mais le gouvernement n’a qu’à s’en prendre à lui-même.»

Lu sur Le Matinal, La Nouvelle Tribune

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