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Tunisie - Leïla Trabelsi raconte «sa vérité»

Sur la couverture de son livre, elle apparaît comme la parfaite épouse tunisienne. Voilée, foulard blanc et lunette de soleil de marque, la femme de l’ex-dictateur y écrit sa vérité. Elle détaille la révolution telle qu'elle l'a perçue, c'est à dire comme un coup d'Etat. 

Et plus qu’une vérité, c’est une attaque en règle à laquelle elle se livre. Contre qui? Contre les anciens hommes de l’ombre ou de la lumière du régime de Ben Ali qui aujourd’hui officient librement dans le pays.

Elle s’en prend en particulier à Kamel El-Taïef rapporte le magazine en ligne tunisien, Mag14.

Conseiller de l’ombre de Zine El-Abidine Ben Ali, il avait œuvré personnellement à son ascension au pouvoir en 1987. Aujourd’hui, il se définit comme un lobbyiste politique en Tunisie et est accusé par certain de former un «gouvernement de l’ombre».

L’an dernier, dans une interview accordée au magazine français L’Express, il fustigeait la compagne du dictateur.

«C’était une femme légère qui aimait l’argent. (...) Ce n’était pas une femme pour un chef d’Etat». Il avait à l’époque essayé de dissuader Ben Ali d’épouser Leïla Trabelsi et raconte que celle-ci lui en voulait. Elle avait d’ailleurs contribué à son éviction en 1992.

Rivalité personnelle? Pour le site d’information en ligne Webdo, le livre de Leïla Ben Ali tient beaucoup de cela.

«Elle nous envoie ce beau cadeau pour tacher l’image de ses ex-serviteurs et complices qui sont aujourd’hui partie intégrante du paysage politique tunisien, jouissent encore de leurs biens acquis à la sueur des fronts et ont des relations très cordiales avec le gouvernement», écrit le journaliste Dhouha Rekik.

Sorti en librairie le 24 mai en France et finalement en Tunisie après une polémique sur sa possible interdiction, «Ma vérité», le livre de l’ex-femme du dictateur a fait couler de l'encre. A tel point que le nouveau gouvernement tunisien a décidé que chaque centime des droits d’auteurs serait reversé à l’Etat.

«Leïla Ben Ali a dilapidé les richesses du pays pendant 20 ans et l’Etat tunisien à le plein droit de prendre une telle mesure contre elle», a expliqué Abderrahmane Ladgham, le ministre chargé des dossiers de la corruption et de la bonne gouvernance dans une interview sur la radio Mosaïque.fm.

Le 24 mai, l’ex-président a écopé de la peine capitale prononcée par le procureur du tribunal militaire de Kef. Depuis la révolution les Ben Ali ont trouvé refuge en Arabie Saoudite où le pays refuse d'extrader l'ancien président malgré un mandat international contre lui. 

Lu sur Mag14Webdo.tnMosaïque.fm

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