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Paris prend soin du président malien Dioncounda Touré

La France a confirmé, le 24 mai, la présence sur son territoire du président malien de transition, Dioncounda Traoré, 70 ans, qui avait quitté Bamako la veille.

«Le président Dioncounda Traoré a décidé de se rendre quelques jours en France pour une visite privée. Comme l'a indiqué le porte-parole du gouvernement malien, cela lui permet ainsi de se rendre à un rendez-vous médical prévu de longue date. Il regagnera ultérieurement le Mali», a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français, Bernard Valero.

L'envol du président malien vers Paris avait été annoncé deux jours après une brève hospitalisation qui faisait suite à son agression, le lundi 21 mai, par des manifestants hostiles: ces derniers contestaient sa désignation comme chef de l'Etat intérimaire pour une période de transition d'un an.

Bouvacar Diarra, conseiller du président, a cherché à rassurer en expliquant que le départ de Dioncounda Traoré n'entraîne pas de «vacance du pouvoir».

«Il était prévu qu'il aille (en France) pour un contrôle. L'agression a précipité le départ. Il reviendra dès que les analyses seront terminées et qu'il se portera mieux», a-t-il assuré.

Il n'empêche. Dans la foulée des incidents du lundi, les partisans d'Amadou Haya Sanogo, à la tête des auteurs du coup d'Etat du 22 mars, ont désigné unilatéralement leur chef comme «président de la transition». A la place de Dioncounda Traoré, donc.

Le capitaine Sanogo avait pourtant accepté le 20 mai que le président Traoré, investi le 12 avril dernier pour 40 jours, reste au pouvoir pour douze mois supplémentaires afin de superviser la transition vers un pouvoir civil. Il s'était vu accorder en échange le statut et les privilèges réservés aux anciens chefs d'Etat.

La confusion qui règne à Bamako continue de profiter aux groupes armés, dominés par des islamistes dont Ansar Dine (Défenseur de l'islam) et d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui sont en train d'asseoir leur emprise sur le nord du Mali. Ils occupent cette zone depuis près de deux mois avec d'autres mouvements, dont la rébellion touareg.

Lu sur AFP

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