mis à jour le
Angola - Les immigrés congolais cible de violences sexuelles des autorités
L’«invasion silencieuse», c’est ainsi que le gouvernement angolais qualifie l’immigration illégale sur son territoire depuis 2003.
Depuis plusieurs années, des milliers de migrants de République Démocratique du Congo (RDC) viennent travailler pour le secteur minier dans le nord de l'Angola, une région riche en diamants.
Et pour mettre fin à cette «invasion», tous les coups sont permis.
Dans son rapport intitulé «Si vous revenez, on vous tue», l’ONG Human Rights Watch dénonce les violences, parfois sexuelles, infligées aux migrants par les autorités angolaises de frontière.
Tortures, passages à tabac et aussi viols. Ces violences sont commises lors des rafles pour l’arrestation des sans-papiers ou bien lors de la détention des migrants avant leur déportation.
«À la prison ils nous battaient quand on refusait d’avoir des rapports sexuels avec eux. Ils nous donnaient des coups de bottes dans le ventre» raconte une Congolaise de 30 ans interrogée par l’ONG.
D’autres récits corroborent ce témoignage.
«Des Chacals (agents de frontières) m’ont arrêtée chez moi à Nzage. C’était une opération dans tout le quartier. Ils nous ont emmenés dans un pick-up à la prison de la DEF (service de migration) à Dundo. Nous étions beaucoup, des hommes et des femmes. Pendant le trajet, ils nous ont battus avec des matraques et des fouets. Certains d’entre nous ont été blessés », explique une autre Congolaise de 26 ans.
En tout, l’ONG a conduit une centaine d’entretiens individuels avec des migrants ayant subi des mauvais traitements.
Le rapport de Human Rights Watch ne fait que confirmer une situation qui existe depuis plusieurs années.
Déjà en février 2012, l’ONU pointait du doigt les exactions des forces de sécurité angolaises aux frontières dans son rapport sur les violences sexuelles dans les conflits.
En mai 2012, c’est le sous-secrétaire des Nations unies aux droits de l’homme, Ivan Simonovic, qui condamnait les expulsions de migrants en les qualifiant d’atteinte aux droits de l’homme.
Human Rights Watch appelle le gouvernement angolais à enquêter sur ces abus et à poursuivre les coupables en justice.
Lu sur Human Rights Watch
A lire aussi
Angola: une ONG dénonce la mainmise du régime sur la justice
Ces forces armées africaines coupables de violences sexuelles
RDC: la double peine des femmes violées