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Comment expliquer le retour de la rougeole
La globalisation et ses transports internationaux, voilà le principal vecteur qui rend l'éradication de la rougeole difficile. Avant de voyager vers des zones à risque, tout individu devrait se vacciner pour éviter de rapatrier l'épidémie dans des zones où elles n'existent plus.
La technique des empreintes génétiques ne laisse plus place au doute: grâce à elle, les virologues ont démontré qu’avec la réapparition de bouffées épidémiques sur le Vieux Continent les virus rougeoleux circulent aujourd’hui sans entrave entre les pays européens.
Cette circulation ne peut se faire que par l’intermédiaire de personnes infectées (car non vaccinées) présentant ou non les symptômes de la maladie. Mais on a aussi démontré que ces mêmes virus peuvent, de la même manière, traverser l’Atlantique pour gagner le continent américain où ils provoquent à nouveau des épidémies.
C’est précisément le cas des Etats-Unis. Le pays a d’ores et déjà recensé plusieurs dizaines de cas d’origine européenne dont plus de la moitié d’origine française. Depuis le début de l’année, un millier de cas ont d’autre part été identifiés dans l’ensemble de la région Amérique de l’OMS.
Flambée épidémique meurtrière
Les responsables sanitaires européens observent que tout ceci a «nécessité la mise en œuvre de mesures de santé publique importantes et coûteuses» comme l’organisation de campagnes de vaccination dans les zones ou des cas sont diagnostiqués et où on tenait la maladie pour éradiquée.
Nul ne peut plus désormais ignorer que les voyages internationaux augmentent le risque d’exposition au virus rougeoleux et de propagation des épidémies. En d’autres termes, partir aujourd’hui d’Europe vers les Amériques mais aussi vers l’Inde ou un pays d’Afrique subsaharienne en n’étant pas (ou mal) vacciné, c’est prendre le risque de déclencher une flambée épidémique meurtrière (notamment chez les jeunes enfants) dans son pays d’accueil.
Chacun doit donc réfléchir à sa propre responsabilité dans ce domaine. Avant que les différentes autorités sanitaires concernées ne s’en chargent.
Jean-Yves Nau (Planète Santé)
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