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Libye - Sarkozy a-t-il monnayé le nucléaire contre les infirmières bulgares?
Les révélations se multiplient sur la Libye, notamment en France.
Cinq ans après avoir obtenu auprès du colonel Kadhafi la libération d'infirmières bulgares, le président français Nicolas Sarkozy est mis en cause concernant les «zones d'ombre» des négociations sur ce qui fut son premier grand succès diplomatique de 2007, l’année de son élection.
Dans un article à paraître le 2 mai, mais dont certains extraits ont été mis en ligne le 30 avril, le magazine français Les Inrockuptibles affirme détenir des «documents diplomatiques confidentiels» sur «le deal secret entre Sarkozy et Kadhafi».
«À l’époque, Kadhafi sait que Sarkozy a besoin de cette victoire humanitaire pour briller sur la scène internationale, écrivent les Inrockuptibles.
[Et] le jour même du retour des infirmières en Bulgarie, les Verts français l’accusaient d’être allé jusqu’à acheter la clémence du dirigeant libyen en échange d’un objet dangereux: la puissance atomique.»
Paris aurait la première proposé un accord aux Libyens, le 17 juillet 2007, par l’intermédiaire de son ambassadeur à Tripoli, expliquent les Inrocks.
«Le texte de cet accord reprend des thèmes que Nicolas Sarkozy et le colonel Kadhafi avaient auparavant discutés au téléphone, tels la lutte contre le terrorisme, l’immigration illégale, la sécurité ou le nucléaire.»
Mais le dirigeant Libyen aurait demandé plus, notamment la signature d’un «accord militaire et un accord nucléaire spécifiques, comprenant la livraison d’une centrale atomique, continue l’hebdomadaire. Paris accepte de signer un "mémorandum d’entente" nucléaire.»
Contrairement à l'accord, «le "mémorandum" permet à la diplomatie française de contourner les accords internationaux en matière de non-prolifération.»
«Mais Paris pose une condition à l’entente nucléaire. Il faut d’abord que Kadhafi libère les infirmières bulgares. Et le ministère français des Affaires étrangères demande à son ambassadeur de "remettre dans les meilleurs délais [ce texte d'une entente nucléaire, ndlr] à la partie libyenne, uniquement si les infirmières et le médecin bulgares sont d’ici libérés". Ce sera chose faite le lendemain, 24 juillet.»
Lu sur Les Inrockuptibles
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