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Maroc - Le gouvernement islamiste en croisade contre l'entourage du roi
«Le printemps arabe n’est pas encore terminé, il pourrait bien revenir», a déclaré Abdelilah Benkirane lors d'un rassemblement du PJD à Rabat, le 22 avril.
Rares sont les prises de positions aussi frontales de la part du Premier ministre islamiste qui a explicitement critiqué l’entourage du roi du Maroc.
«C'est peut-être le début d’une confrontation ouverte entre le gouvernement islamiste et l’entourage royal», s’interroge RFI.
Les propos ont surpris. La presse marocaine en parle. Deux journaux arabophones en ont fait leur Une.
Dans ce pays, les rois ne sont pas toujours entourés par les bonnes personnes, a prévenu le Premier ministre, Abdelilah Benkirane. Certains sont des ennemis qui seront parmi les premiers à les abandonner, a-t-il poursuivi.
Cette déclaration d’Abdelilah Benkirane fait certainement échos à la guerre médiatique qui l’oppose à certains médias proches du Makhzen, le régime marocain.
«Ces critiques s’adressent aux détracteurs de la réforme des médias publics proposés par les islamistes. Depuis une semaine, ce nouveau cahier des charges qui rallonge, entre autres les émissions religieuses, fait polémique», précise RFI.
Le directeur de la deuxième chaîne de télévision marocaine, par exemple, y a violemment réagi. Il est réputé proche du conseiller politique du roi.
Le PJD menace «le makhzen médiatique», titre le site marocain Bladi.net. Des dirigeants du Parti Justice et Développement ont ouvertement appelé à la démission de responsables des médias marocains, rapporte Bladi.net selon une source marocaine.
Peut-on toutefois parler d’un conflit ouvert entre le roi et le Premier ministre islamiste?
Benkirane a certes appelé ses troupes à «se préparer à affronter d’autres batailles», mais des discussions seraient déjà ouvertes entre le Premier ministre islamiste et le roi. La réforme de l’audiovisuel divise les proches du roi et les islamistes.
«L’Histoire nous apprend que les rois n’étaient pas, toujours, entourés par de bonnes personnes», aurait également observé le Premier ministre.
Notons toutefois que Benkirane n’a pas franchi le Rubicon en s’en prenant directement au roi. Seul l’entourage a été critiqué.
Lu sur RFI, Yabiladi, bladi.net
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