SlateAfrique

mis à jour le

Mali - Amadou Hawa Sanogo, le mystérieux capitaine des putschistes (VIDEO)

La junte militaire a pris le pouvoir au Mali depuis le 21 mars au soir. A la tête de ce coup d’état, un militaire peu gradé, inconnu au bataillon. Le capitaine Amadou Hawa Sanogo.

Il se présente comme le président du CNRDR (Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat), «honnête et sincère». Africable, chaîne continentale, a pu interviewer deux fois ce capitaine à la voix éraillée.

«Le groupe de mutins, particulièrement jeune, est issu du camp militaire de Kati, à 15km de Bamako. La junte est menée par le capitaine Amadou Hawa Sanogo, plus haut gradé du groupe», rapporte Jeune Afrique.

Pourtant quand le journaliste de la chaîne continentale lui demande pourquoi il est le chef des mutins, la réponse fait mouche.

«Je ne peux pas le dire

Amadou Hawa Sanogo ne semble pas perturbé par la question et enchaîne avec ses revendications.

Le journaliste revient sur la division de l’armée et le capitaine assure qu’il n’y a aucune scission au sein des autorités.

«S’il y avait des amalgames hier sur la question de l’unité, à l’heure actuelle, l’armée, les forces de police, de gendarmerie, de sécurité et de protection civile, tous sont là avec moi», assure-t-il.

Ce n’est pas seulement des requêtes pour l’armée que le CNRDR exige. Dans ses deux interviews, le capitaine dénonce la situation au Mali que ce soit au niveau de l’éducation, de la corruption…

Dans son discours, il explique qu’il parle surtout en tant que citoyen malien et met en lumière les différents problèmes du quotidien. Mais pas un mot sur les Maliens qui fuient le Mali. Concernant les pillages, le capitaine a expliqué que ce n’était pas de leur responsabilité mais qu’il a donné des ordres pour la sécurité de Bamako.

«Nous ne sommes pas venus nous éterniser, répète-t-il sans cesse. Nous ne sommes pas là pour confisquer un pouvoir. Nous voulons remettre le pouvoir dans de plus brefs délais.»

En fait, aucun calendrier n’est prévu, le discours d’Amadou Hawa Sanogo revient toujours aux failles et aux fautes du gouvernement que la mutinerie a éjecté.

Par ailleurs, il a annoncé la création d’un comité. Quand? Avec des militaires? Autant de civils que de soldats? L’unique réponse à présent n’est autre que «comme je l’ai dit, je juge un homme uniquement sur ces compétences

Amadou Hawa Sanogo est resté assez flou sur la gestion du Nord Mali. Il a cependant expliqué que les rebelles touaregs pourraient éventuellement rejoindre l’armée.

«Il se pourrait qu’il y ait des groupes qui se battaient parce qu’ils n’étaient pas d’accord avec le régime. Je leur donnerai l’opportunité de se rallier, sinon je ferai face à ce que je dois faire face», a-t-il affirmé.

Vu et Lu sur Africable, Jeune Afrique

A lire aussi

Comment les militaires ont pris le pouvoir au Mali

Le régime de Bamako pouvait-il encore tenir?

Mali: Fin de partie pour ATT

Le Nord Mali a-t-il causé la chute du régime?