mis à jour le
Mali - Bamako théâtre de pillages et d'arrestations
Après le coup d'Etat du 22 mars, les scènes de pillage et de vols se sont multipliées à Bamako, capitale du Mali, notamment dans les quartiers de Magnambougou et de Kalaban Koura, rapporte Le Journal du Mali.
Malgré les appels au calme du porte-parole du groupe militaire putschiste, le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat CNRDR, le lieutenant Amadou Konaré, pour qui ces pillages détournent la mission de restaurer l’Etat, le désordre règne et les coups de feu résonnent en continu dans les différents quartiers de la capitale, précise le quotidien malien.
Les hommes du CNRDR seraient loin de contrôler la situation, ce qui permettrait à des bandits de se mêler aux militaires, explique le Journal du Mali.
Les locaux de la Douane et le siège de la radio-télévision malienne (ORTM) ont été saccagés par la foule, volant marchandises et matériel informatique.
Dans les rues, des civils se sont fait dépouiller de leurs voitures. Des boutiques d’alimentation et dépôts de boissons ont été vandalisées par les militaires.
Au moins dix personnalités maliennes auraient été arrêtées: deux anciens Premiers ministres dont Modibo Sidibé qui s’apprêtait à annoncer officiellement sa candidature à la prochaine présidentielle, Jeamille Bittar, autre candidat à la présidentielle, Soumeylou Boubèye Maïga ancien ministre des Affaires étrangères et le maire central du district de Bamako, rapporte RFI.
Ils seraient quasiment tous détenus au camp militaire de Kati, à 15 km de Bamako, où a commencé la mutinerie d’une partie de l’armée.
Rien ne leur est encore officiellement reproché mais ces arrestations inquiètent leurs proches et des associations de défense des droits de l’homme, n’ayant pour l’instant pas de droit de visite, précise RFI.
Le célèbre animateur radio, Sy Souleymane, aurait aussi été arrêté. Il est réputé proche d’ATT.
Ali Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale du Mali a confié à l’hebdomadaire Jeune Afrique que: «Ces jeunes [putschistes, NDLR] ont énormément à prouver avant d’être applaudis par les honnêtes gens».
Si une partie des Maliens, excédée par la corruption et le manque de succès militaires contre la rébellion touarègue et les djihadistes, peut comprendre les motivations de la junte, qui prétend vouloir rendre rapidement le pouvoir aux civils, les pillages en cours à Bamako risquent d'aliéner rapidement l'ensemble de la population malienne aux putschistes, rapporte Jeune Afrique.
Parmi les hommes politiques, seul Oumar Mariko, lui-même un ancien protégé de Mouammar Kadhafi, et son parti de la Solidarité africaine pour la démocratie et l'indépendance (Sadi), s'est prononcé en faveur des mutins.
Le couvre-feu a lui été décrété de 18h à 6h du matin.
Sur le plan international les condamnations particulièrement fermes se sont multipliées au fil des heures, rapporte RFI.
Lu sur Le Journal du Mali
A lire aussi
Comment les militaires ont pris le pouvoir au Mali
Le régime de Bamako pouvait-il encore tenir?
Le Nord Mali a-t-il causé la chute du régime?