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Guinée-Bissau - La présidentielle menacée par l'assassinat d'un ex-chef de l'espionnage
«Le premier tour de l’élection présidentielle bissau-guinéenne s’est déroulé dans le calme» le 18 mars, d'après de nombreux médias comme le Nouvel Observateur. Elle désignera le successeur du défunt président Malam Bacai Sahna, décédé le 9 janvier à Paris où il était soigné. Cependant, l'assassinat d'un ancien colonel des renseignements militaires vient mettre en péril le climat général et inquiète les observateurs.
Le soir de ce premier tour, quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, l’ex-chef adjoint des renseignements militaires Samba Djalo a été assassiné en pleine rue, en face de son domicile, par des hommes habillés en militaires, relate l’agence de presse. Il avait été arrêté en 2010, soupçonné dans les assassinats non élucidés du chef de l'armée Tagmé Na Waie et du président Joao Bernardo Vieira en 2009.
«[Cet assassinat] est malheureux, après une élection calme et décisive pour la stabilité du pays, a déclaré à l'AFP le politologue bissau-guinéen Rui Landim. Est-ce un règlement de comptes entre militaires, un assassinat politique parce qu'il pouvait être très gênant pour quelqu'un du pouvoir?»
Les raisons de ce meurtre restent pour l’heure un mystère mais il pourrait faire vaciller la Guinée-Bissau vers des violences.
«Si les choses sont conduites sereinement par tout le monde [après l'assassinat du colonel Djalo], on peut sauver la stabilité. Mais pour l'instant, il y a des risques que ça dégénère», confie Landim à l’AFP.
Selon la BBC, la commission électorale ainsi que le porte-parole de l’armée ont assuré que la mort de Djalo ne fera pas dérailler l’élection. Sur son site, la BBC explique que toutes les routes frontalières, aériennes, maritimes et terrestres, ont été fermées pour assurer le calme dans le pays.
Selon Afrik, 600.000 électeurs sont allés voter. Les résultats devraient être dévoilés d’ici la fin de la semaine. Pour l’instant, quatre candidats sur les neuf prétendants seraient en tête.
Carlos Gomes Junior, ex-Premier ministre et chef du parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, serait favori.
L’ancien président Kumba Yala du parti d’opposition de la rénovation sociale, l’ancien chef d’Etat par intérim Henrique Rosa et Manuel Sherifo Nhamadjo, transfuge du parti au pouvoir, seraient les trois autres principaux candidats de cette présidentielle.
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