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Tunisie - Des étudiants salafistes s'attaquent au drapeau tunisien
Des affrontements ont eu lieu, le 7 mars à la faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba à Tunis, entre des étudiants salafistes qui portaient des armes blanches et d'autres étudiants dont certains appartiennent à l'Union générale des étudiants tunisiens (UGET). Des incidents qui ont provoqué une nouvelle interruption des cours.
Ces mouvements de protestation interviendraient en réponse à l’agression de deux étudiantes portant le niqab, la veille.
De leurs côtés, les étudiants fervents défenseurs de la laïcité dénoncent le mutisme du gouvernement face à une affaire qui s’éternise, rapporte le site algérien Maghreb Emergent. Les violences au sein de l’Université conduisent fréquemment à l’interruption des cours, voir à la fermeture de la faculté.
Les salafistes tunisiens n’arrêtent pas de faire parler d’eux, notamment dans la célèbre faculté de lettre de la Manouba, dans laquelle se cristallise les oppositions entre laïques et salafistes sur la question du voile. Depuis plusieurs mois, on ne compte plus manifestations et occupations de la part des deux camps.
Mais en s’attaquant au drapeau tunisien qui flottait à l’entrée de la faculté, le 7 mars, les manifestants salafistes sont allés trop loin. Traiter le drapeau national comme un torchon a choqué plus d’un Tunisien, surpris de voir des salafistes hisser leur propre drapeau.
Le site tunisien Kapitalis s’étonne de la lenteur des réactions de la part du ministère de l’Intérieur. Dans la vidéo ci-dessus, on peut voir une étudiante, Amel Aloui, s'opposer aux salafistes. Elle monte sur le toit et défie le jeune étudiant qui retire le drapeau tunisien.
«Ni ministres, ni représentants du gouvernement, ni porte-parole de X ou de Y… Sans commentaires», note amèrement le site tunisien.
Il faut attendre 15h pour que la présidence brise le silence autour de cet incident.
«La présidence a publié sur sa page Facebook officielle un communiqué. Pour dénoncer ce qui s’est passé. Pour dire aux forces de l’ordre d’intervenir… avec force. Pour interpeler les hommes de la justice afin qu’ils appliquent les lois», rapporte Kapitalis.
«Depuis novembre, il y a eu des incidents tous les jours. Mais ça empire. En tout et pour tout il y a peut être 7 ou 8 filles en niqab et quelques barbus dans la fac, mais on voit bien qu'ils ont du renfort extérieur», confie au quotidien algérien L’Expression Saïda Alaya, une professeur de français de la faculté.
Lu sur Maghreb Emergent, Kapitalis, L'Expression
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