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Libye - Benghazi la rebelle défie toujours Tripoli

Un milliers de représentants et de tribus se sont réunis à Benghazi le 6 mars pour annoncer l'autonomie de la Cyrénaïque, la région pétrolière à l'est de la Libye, rapporte la chaîne quatarie al-Jazeera.

 «Ils ont promis de mettre fin à des décennies de marginalisation sous Mouammar Kadhafi et s’engage à la formation d’un conseil pour gérer les affaires de la région nouvellement créée, la Cyrénaïque, qui s'étend de la ville côtière centrale de Syrte à la frontière égyptienne à l'Est», précise al-Jazeera.

Le communiqué fait également état de l'élection d'Ahmed Zoubaïr à la tête de l'entité. Cousin de l'ancien roi Idriss Al-Sénoussi renversé par Kadhafi en 1969, Ahmed Zoubaïr est lui-même membre du CNT.

On disait l’Etat libyen en pleine gestation, en devenir. Le Conseil National de Transition (CNT) essaie depuis plusieurs mois de s'imposer comme une alternative nationale après la chute du colonel Kadhafi. La tâche n’est pas aisée dans un pays majoritairement désertique et contrôlée depuis 40 ans par des chefs de tribus sous la férule de l'ex-Guide libyen.

Une partie d’entre eux contrôlant l’est de la Libye ont déclaré leur volonté d’autonomie par rapport au reste du territoire. Il appelle autrement dit à la mise en place d’une fédération à l’est de la Libye qui recouvre à peu près les frontières de la Cyrénaïque, une région connue pour avoir été à la source de la rébellion contre le régime Kadhafi. C’est dans cette région que se trouve la ville de Benghazi, la capitale des rebelles libyens.

Déjà dans l’Antiquité, la Libye était divisée en trois régions administratives: la Cyrénaïque, la Tripolitaine (ouest) et le Fezzane (sud).

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Mais du côté du Conseil national de transition, basée à Tripoli, cette autonomie ne passe pas.

Pour le CNT, cette initiative est le fruit d’ingérences étrangères qui tente de semer le chaos et la division en Libye. Selon le président du CNT Moustapha Abdeljalil, des Etats arabes ont intérêt à diviser pour mieux régner en Libye. Il s'est même dit prêt à utiliser la force armée pour mettre fin à cette «fédéralisation» du pays.

Déjà en concurrence sous le règne de Mouammar Kadhafi, les deux régions de Tripoli et Benghazi ne sont, encore une fois, pas sur la même ligne

Lu sur Al-Jazeera

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