mis à jour le
RDC - Ces jeunes diplômés étrangers dans leur propre pays
Dans la province du Katanga, au sud de la République démocratique du Congo, le chômage chez les jeunes diplômés est élevé.
Et le chiffre augmente pour des étudiants issus de provinces étrangères.
A tel point que certains créent une deuxième carte d’identité sur laquelle ils indiquent qu’ils sont natifs de la province, rapporte Syfia Grands Lacs.
Une pratique qui inquiète l’Office nationale de l’emploi (Onem), organisme censé assurer les liaisons entre les employeurs et les demandeurs d’emploi. Mais l’Onem ne favorise pas forcément le travail de ces étudiants «étrangers».
Au mois de février, l’organisme était censé de recruter pour un «mystérieux employeur». Désireuse de trouver un emploi, Lina, jeune diplômée en Sciences sociales s’est rendue à plusieurs reprises à l’Onem pour décrocher un emploi. D’autres ont nourri de nombreux espoirs, à l’image de J.K. et de deux de ses amis qui sont également allés à l’Office. Mais les démarches n’ont pas abouti.
«Un coup d’œil rapide sur les noms, la province d’origine, et nous avons été déclarés non éligibles par les recruteurs».
En RDC, les tensions entre les tribus et les régions sont vivaces, dans cette province riche en minerais. Souvent, ces rivalités sont alimentées par les hommes politiques. Ces tensions se répercutent également sur le marché du travail et pénalise les étrangers, notamment les Congolais originaires des provinces des deux Kassai (centre du pays). D’ailleurs, certains demandeurs d’emploi sont découragés, à l’image de Jeff, jeune ingénieur électricien.
«Je n’écris plus de lettres disant 'J’ai l’honneur, etc. etc.', lorsqu’il y a une offre d’emploi affichée quelque part».
Pour s’intégrer, les étrangers créent donc de nouveaux papiers:
«Ceux qui ont compris cela ont profité des dernières opérations d’enregistrement sur les listes électorales, pour avoir deux cartes d’électeur (qui servent depuis plus de cinq ans de carte provisoire d’identité en Rd Congo, Ndlr)», raconte J.K.
Pour Jean-Pierre Kulu, chef de service chargé de la formation des cadres et maîtrises à l’Institut national de préparation professionnelle, les recuteurs ne doivent plus regarder l'appartenance à une tribu ou une région:
«Il ne faut pas continuer de faire des mécontents en recrutant en fonction de la tribu en lieu et place de la compétence».
Lu sur Syfia Grands Lacs
A lire aussi
Les Premières dames d'Afrique s'attaquent au chômage
Maroc - Scènes de guérilla urbaine des diplômés chômeurs à Taza
Libye - La «révolte» des ex-rebelles tombés au chômage
Maroc: Trois diplômés chômeurs s'immolent par le feu à Rabat