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Afrique du Sud - Il ne fait pas bon être blanc

Malgré l’abolition de l’apartheid, les tensions entre blancs et noirs persistent en Afrique du Sud. Times Live indique qu’une famille d’Afrikaners a demandé l’asile aux Etats-Unis. En Afrique, elle serait victime de discrimination raciale.

«Ils ont été choqués d’entendre, qu’un journaliste cherchait des informations, ils n’ont pas de commentaires. Ils ne veulent en aucun cas témoigner, car ils s’inquiètent de leur vie privée et leur sécurité.»

La famille a demandé de l’aide à des universitaires américains. Le professeur Mark Behr de Rhodes College spécialiste de l’histoire africaine (notamment sud-africaine) et le docteur Dennis Laumann de l’université de Memphis (d’origine tanzanienne, sa famille a quitté le pays après quelle a perdu ses terres) n’ont pas répondu favorablement à la requête. 

«Aider une famille qui affirme être victime de discrimination dans un pays post-apartheid, non racial et démocratique ne m’intéresse pas», a écrit Laumann.

«En tant qu’érudit, j’estime que les allégations de la famille ne repose sur aucune base (peu importe les preuves qu’ils peuvent présenter)».

Mark Behr partage l’avis de son confrère.

Cette famille n’est pas une exception. Nombre de Sud-africains ont demandé l'asile à l'étranger pour des raisons diverses (peur des persécutions, crime violent…). Certaines de ces démarches ont abouti.

Selon les derniers chiffres de la Sécurité intérieure américaine, environ près de 129 Sud-africains ont demandé l’asile entre 2001 et 2010. Le chef du service de l’immigration affirme que 48 Sud-africains avaient demandé à obtenir le statut de réfugié depuis 2006. Toutes les demandes ont été rejetées. Et entre 2009 et 2011, les services de migration de l’Allemagne ont reçu 9 demandes d’asile.

Russell Kaplan est l’avocat du Sud-Africain Brandon Huntley qui cherche à obtenir le statut de réfugié au Canada. Pour lui, cette tendance va crescendo:

«Mon cabinet traite d’autres cas de ce genre (je préfère ne pas dire combien). Et je continue à parler à beaucoup de Sud-Africains blancs qui me disent qu’ils craignent de plus en plus pour leur famille et eux-mêmes.»

Adriana Stuijt est une journaliste à la retraite née aux Pays-Bas, qui travaillait en Afrique du Sud. Elle estime que près de 800 Sud-Africains vivent en tant que réfugiés dans le monde. Cette dernière est membre de l’Afrikaner Rescue Action Fund qui vient en aide aux communautés Afrikaner démunies.

D’autres organismes ou individus ont pris fait et cause pour les Afrikaners affirmant que les Afrikaners, notamment les fermiers étaient victimes de crimes racistes. En décembre, Ernst Roets s’est même rendu à Genève auprès du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies pour plaider la cause de ces fermiers.

En revanche, Lucy Holborn, chercheuse à l’Institut sud-africain des relations entre les races, affirme que les statistiques ne justifient pas l’idée selon laquelle, les fermiers afrikaners, en tant que groupe minoritaire, avait plus de chance d’être victime de crimes.

«La majorité des victimes de crime en Afrique du sud sont des noirs.»

Lu sur Times Live

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