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L'Afrique en bonne voie dans la lutte contre l'excision
Ceux qui combattent les mutilations génitales féminines peuvent se féliciter. La pratique de l’excision est en baisse dans plusieurs pays africains. Le Faso.net cite les derniers chiffres recueillis par les Nations Unies et le programme conjoint UNFPA-Unicef qui réunit les Fonds des Nations Unies pour la Population et pour l'Enfance.
Selon ce site burkinabè, la prévalence de cette coutume ancestrale a chuté de 28 à 26% au Sénégal, de 80 à 74% en Ethiopie et de 97 à 91% en Egypte. L’objectif de l’ONU de faire cesser totalement cette pratique en 2015 est donc bien lancé.
Même si elle se dit optimiste, la rappeuse sénégalaise Fatou Mandiang Diatta, alias Sister Fa, elle-même victime de cette pratique, se veut toutefois prudente.
«On ne doit pas baisser la garde de la sensibilisation surtout au niveau des jeunes», rappelle la chanteuse, dont Slate Afrique avait fait le portrait.
Selon l'artiste, «il faut innover dans l’approche de la sensibilisation en rejoignant les jeunes dans leur monde de la musique.»
D’après les rapports de l’ONU, trois millions de petites filles africaines souffrent chaque année de cette mutilation. Chaque jour, ce sont 1.000 femmes qui meurent de complications (dont l’excision) liées à la grossesse et à l’accouchement.
Créé en 2008, le programme de l’UNFPA-Unicef travaille notamment dans 12 pays où se pratique l’excision. Son approche vise surtout à sensibiliser la population.
«Plus de 6.000 communautés en Ethiopie, Egypte, Kenya, Sénégal, Burkina Faso, Gambie, Guinée et Somalie avaient déjà abandonné la pratique de l’excision», trois ans après le début du programme, selon une déclaration conjointe de l’UNFPA-Unicef.
En tout, ce sont plus de 7.000 déclarations d’abandons qui ont été enregistrées à travers toute l’Afrique, dont plus de 5.000 rien qu’au Sénégal.
Un projet de résolution visant à interdire les mutilations génitales féminines a même été déposé en septembre dernier par l’Union africaine devant l’Assemblée générale des Nations Unies.
Le 6 février prochain aura lieu également la journée internationale de lutte contre l’excision. En France aussi, la Fédération nationale GAMS, (Groupe femmes pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles et autres pratiques affectant la santé des femmes et des enfants) fêtera à cette occasion ses 30 ans d'existence et de combat.
Lu sur Le Faso.net
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