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Libye - Une ville retombée entre les mains des pro-Kadhafi?
L'esprit de Mouammar Kadhafi est-il toujours là, prêt à hanter les nuits des représentants de la nouvelle Libye? Bani Walid est retombée lundi 23 janvier sous la coupe des fidèles du défunt colonel Kadhafi. Une ville qui avait été particulièrement difficile à conquérir pour les rebelles, épaulés par les bombardements de l’Alliance atlantique.
Bilan des derniers combats, au moins 5 morts. Vers 19heures, les forces du Conseil national de transition (CNT) ont été boutées hors de la ville, a confié le maire de Bani Walid au micro de la chaîne qatarie Al-Jazeera. Après quatre heures de combats, le drapeau vert, symbole de Mouammar Kadhafi, a été érigé dans la ville. Les assaillants ont également crié l’ancien slogan du régime: «Allah, Mouammar, la Libye, c'est tout», précise le quotidien britannique The Guardian. De nombreux combattants ont été blessés durant les affrontements, a noté le maire de la ville qui compte sur l’intervention rapide d’une force militaire à Bani Walid pour le rétablissement de l'ordre.
Des armes lourdes, qui ne manquent pas dans la région, ont été utilisées lors des combats, témoigne un résident de la ville. Cet assaut a été la première grande offensive lancée par les loyalistes depuis la mort de Mouammar Kadhafi le 20 octobre dernier, ajoute Al-Jazeera.
Bani Walid est considéré comme le bastion de la tribu des Warfallah et comme l’un des derniers piliers du régime. Les violences auraient éclaté après l’arrestation de Libyens soupçonnés d’être des loyalistes de l'ancien régime. Après l’ère Kadhafi, l’ère du soupçon. Le même scénario avait également engendré des heurts entre milices à Tripoli.
Côté CNT, on dément que l'assaut contre la ville de Bani Walid ait été mené par des partisans de l'ex-dirigeant Mouammar Kadhafi comme l'ont affirmé des responsables locaux. Le Conseil national de transition préfère parler de querelles internes. Il n’en reste pas moins que le CNT apparait comme dépassé dans la prise en main d'un pays qui n’existe pas vraiment mais reste à construire. Aujourd’hui, les milices et les tribus font la loi.
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