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Le coach Hervé Renard fête une victoire le 21 janvier 2010. REUTERS/Amr Dalsh
Le coach Hervé Renard fête une victoire le 21 janvier 2010. REUTERS/Amr Dalsh

Zambie: méfiez vous des Chipolopolo!

Marquée par le crash de 1993 au Gabon, la sélection zambienne a fait mieux qu’en 2010, où elle n'avait atteint que les quarts de finale. La sélection zambienne a remporté la CAN.

Mise à jour du 14 février: Des milliers de supporteurs zambiens en extase ont accueilli, hier, l'équipe nationale à l'aéroport de Lusaka, la capitale, au lendemain de la première victoire des Chipolopolo en finale de Coupe d'Afrique des nations.

Mise à jour du 12 février: La sélection zambienne a remporté la CAN. Elle a battu la Côte d'Ivoire aux tirs au but.(0-0 à la fin du temps réglementaire)

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Mise à jour du 4 février: La Zambie a tenu son pari: faire mieux qu'en 2010 en accédant aux demi-finales de la CAN-2012, grâce à une victoire sans appel sur le Soudan (3-0), totalement dépassé par le jeu, la vivacité et le réalisme des Chipolopolos, le 4 février à Bata.

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Hervé Renard est revenu sur les bords du fleuve Zambèze. Le technicien français âgé de 43 ans, qui s’était engagé avec l’USM Alger en janvier 2011, a quitté l’Algérie en novembre dernier pour retrouver la tête de l’équipe zambienne, qu’il avait lâché en avril 2010 après deux saisons.

« Les joueurs sont bons, ce qui explique pourquoi je suis de retour en Zambie », déclarait-il fin décembre.

Et son retour s’accompagne d’un objectif ambitieux: celui de faire encore mieux qu’en 2010 en Angola, où la sélection des Chipolopolo (« Les boulets de cuivre ») avait réalisé une performance inédite depuis 1996: celle d’atteindre les quarts de finale de la CAN. Battu par le Nigéria aux tirs au but en quart, Hervé Renard avait eu des mots très justes, en forme d’hommage, à l’attention de ses joueurs. C’est donc avec un coach qui la connait très bien que la Zambie aborde la compétition. Elle jouera son premier match du groupe A face au Sénégal le 21 janvier, avant d’affronter la Libye et la Guinée Equatoriale. 

Pas un seul survivant

Outre le côté sportif, cette Coupe d’Afrique des Nations 2012, co-organisée par le Gabon et la Guinée Equatoriale, est particulière pour le seul pays d’Afrique australe qualifié avec le Botswana.

Flash-back : nous sommes le 27 avril 1993, et la Zambie se rend au Sénégal pour disputer un match qualificatif à la Coupe du monde 1994. Après un premier arrêt au Congo, les Zambiens font une seconde escale à Libreville au Gabon. Mais au moment de repartir, c’est le drame: une panne de moteur ainsi qu’une erreur de pilotage entraînent la chute de l’avion dans l’océan Atlantique où il s’écrase. Il n’y a aucun survivant: l’équipage entier (30 personnes) décède dont les sélections masculine et féminine.

Kalusha Bwalya, joueur zambien du PSV Eindhoven à l’époque, devait se rendre au Sénégal par ses propres moyens. Le meilleur joueur africain de l’année 1988, aujourd’hui président de la Fédération zambienne de football, échappe à la tragédie et reconstruit entièrement l’équipe des Chipolopolo qui réussit l’exploit de se hisser en finale de la CAN en 1994 (perdue 2-1 face au Nigeria), un an après le crash aérien.

Alors, aller le plus loin possible lors de cette CAN serait

« fantastique pour les souvenirs de l'équipe zambienne qui a perdu beaucoup de ses joueurs dans le crash », avance ainsi Hervé Renard, à la presse zambienne. Toucher ce point très sensible de l’histoire pour un coach, c’est aussi gonfler à bloc des joueurs qui auront à cœur de briller.

Pour cette CAN 2012, des joueurs-clés manquent cependant à l’appel dont Jacob Mulenga, blessé, et qui porte en temps normal les couleurs du club hollandais du FC Utrecht. Hervé Renard n’est pourtant pas inquiet: le stage préparatoire en Afrique du Sud, ponctué par un match amical face aux Bafana-Bafana, a été des plus constructifs.

Les Zambiens soudés et outsiders

Il faut dire que l’édition 2012 de la Coupe d’Afrique se déroule sans les cadors du football continental puisque l’Algérie, le Cameroun, le Nigeria, et l’Egypte, pourtant tenante du titre, n’ont pu se qualifier. Sans pression, mais avec raison, les Zambiens ont conscience d’être des outsiders après leur belle prestation de 2010 où ils étaient passés tout près d’une qualification en demi-finale.

Le milieu de terrain Rainford Kalaba, qui évolue en RDC au TP Mazembe, le rappelait encore durant le stage en Afrique du Sud :

« malgré notre poule qui est difficile, nous pouvons nous qualifier pour le second tour ».

L’une des forces de cette équipe zambienne, c’est aussi son homogénéité: on ne compte pas de grandes stars européennes en mesure de faire de l’ombre au coach ou au reste de l’effectif. Enfin, le groupe de 2012 diffère peu de celui de 2010: les Zambiens sont soudés, ce qui ne peut rejaillir que d’une manière positive sur la sélection.

Kennedy Mweene, le gardien de l’équipe, le rappelait à la chaine de télévision sud-africaine SuperSport :

« Nous sommes ensemble depuis longtemps, ce qui fait que l’état d’esprit du groupe est vraiment sain. Nous nous sommes réunis pour définir nos objectifs et nous ferons tout pour aller plus loin qu’en 2010. »

Le Sénégal, premier adversaire des Chipolopolo, est prévenu.

Arnaud Bébien

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Arnaud Bébien

Journaliste français installé en Tanzanie, spécialiste de l'Afrique de l'Est.

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