Les 10 rois du ballon

Oussama Darragi (Tunisie): Sans doute l'un des plus beaux footballeurs à évoluer sur le continent. Esthète du ballon rond, le joueur de l'Espérance de Tunis est un meneur de jeu technique, rapide et surprenant. Sa réputation commence tout juste à passer les rives de la Méditerranée. Et c'est tant mieux.

Vainqueur du Championnat d'Afrique des Nations (CHAN) avec les Aigles de Carthage et de la Ligue des Champions africaine avec les Sang et Or, le milieu de 24 ans, est aussi bon à la création qu'à la finition. Malgré la révolution  qui a amputé une partie de sa saison. L'Europe lui est promise. La Coupe d'Afrique des Nations 2012  sera l'occasion pour «Picasso» de s'en ouvrir les portes.

Didier Drogba (Côte d'Ivoire): En l'absence des Camerounais Samuel Eto'o et Alexandre Song, des Egyptiens Mohamed Aboutrika et Gedo ou des Algériens Madjid Bougherra et Mourad Meghni, la star de la Coupe d'Afrique, c'est lui. LA star. Un palmarès hors norme et une présence inégalée sur le terrain. Le buteur de Chelsea et capitaine des Eléphants va attirer toutes les attentions pendant un mois. Médias, adversaires... Tous auront les yeux braqués sur lui. Véritable baromètre d'une sélection qui tourne autour de lui, Drogba a l'occasion de briller -enfin- avec son équipe nationale, grande favorite de cette CAN 2012.

André Ayew (Ghana): Chez les Ayew, visiblement, le talent se transmet de père en fils. D'Abedi, la légende triple Ballon d'Or africain, à Jordan Ayew, le cadet, en passant par Rahim, l'aîné, on est tous internationaux ghanéens. Et puis il y a André, donc. Sans doute le plus talentueux de tous. Passé du statut de joueur prêté à Arles-Avignon à celui d'international courtisé par les plus grands clubs européens (Liverpool, Arsenal, le Bayern Munich, Chelsea...), l'attaquant de l'OM représente l'avenir des Black Stars. Exit Kevin Prince Boateng et Stephen Appiah, à la retraite, ou Michael Essien, blessé, le leader technique et moral d'une équipe finaliste de la CAN 2010 s'appelle André Ayew. Et il n'a que 22 ans.

Bertrand Traoré (Burkina Faso): Attention talent! Il en faut une sacrée dose pour être appelé, à 16 ans à peine, en sélection. Chelsea ne s'y est d'ailleurs pas trompé en débauchant le gamin, il y a déjà deux ans. S'il n'a encore jamais joué avec les pros, ce jeune milieu de terrain a déjà participé à un match amical avec le Burkina Faso. C'était en septembre, quelques mois seulement après sa victoire lors de la CAN des moins de 17 ans. Les Etalons avaient alors battu la Guinée équatoriale (1-0) grâce à un but d'Alain Traoré, son grand frère. Il deviendra le plus jeune joueur de l'histoire de la CAN s'il entre sur le terrain pendant la CAN.

Emmanuel Mayuka (Zambie): Déjà suivi par l'OM, le CSKA Moscou, Newcastle ou Lille, l'attaquant du club suisse des Young Boys de Berne est plus que prometteur. A tout juste 21 ans, Mayuka, qui a débuté avec les Chipolopolos en 2007, a pris du galon en l'absence de Jacob Mulenga, blessé. Dans une équipe joueuse où tout va très vite, c'est lui qui sera chargé de la finition. Les hommes d'Hervé Renard ont une ambition: faire mieux qu'en 2010 où ils avaient atteint les quarts de finale. Avec cet avant-centre hyper explosif, tout est permis.

Bouna Coundoul (Sénégal): La CAN est son objectif principal. Rien ne le fera dévier de la route qu'il s'est tracée. Le gardien du Sénégal a, en effet, claqué la porte des New York Red Bulls puis refusé une proposition venue d'Europe, son rêve, pour se consacrer à la compétition reine du football africain. En cause ? Les deux clubs ne voulaient pas le laisser partir pour le Gabon et la Guinée équatoriale. Pas question de rater ça pour cet éternel optimiste qui compte bien saisir l'occasion de prouver qu'il a l'étoffe d'un numéro un dans les cages des Lions. A 29 ans, c'est le moment ou jamais.

Oussama Assaidi (Maroc): Adel Taarabt est présenté comme la future star du Maroc. Mais, si le turbulent milieu de terrain de QPR reste cantonné au banc, c'est à cause de l'ailier supersonique d'Heerenveen. A 23 ans, il a éclipsé tout le monde après une performance dantesque lors du derby face à l'Algérie (4-0). Depuis, il est le chouchou des fans des Lions de l'Atlas qui prient pour qu'Assaidi, touché à la cheville, soit rétabli pour le début de la compétition.

Le PSG, l'Inter Milan, Villarreal, le PSV Eindhoven, la Lazio de Rome ou le VfB Stuttgart se sont déjà penchés sur son cas. Une bonne CAN devrait donc lui ouvrir définitivement les portes d'un grand club européen.

Jerome Ramatlhakwane (Botswana): Les adversaires des Zèbres feraient bien de se méfier. Si le Botswana a été la première équipe qualifiée pour la CAN, c'est aussi grâce à l'attaquant du Vasco da Gama, club de la banlieue de Cape Town. Le Botswana a marqué sept buts en huit matches, Jerome six à lui tout seul, rapportant ainsi treize des dix-sept points qui ont envoyé, devant la Tunisie ou le Togo, les hommes de Stanley Tshosane à la première Coupe d'Afrique de leur histoire. Le deuxième meilleur buteur des éliminatoires, derrière le Tunisien Issam Jemâa, n’a pas disputé de match en club depuis deux ans mais il a la gâchette facile. Et le Ghana, la Guinée et le Mali, adversaires du Botswana lors du premier tour, devront le surveiller comme le lait sur le feu.

Garra Dembélé (Mali): A 25 ans, le joueur est insaisissable. Sur le terrain, comme en dehors. Alors qu'il enchaînait les buts comme des perles du côté du Levski Sofia (36 matches, 34 buts), le jeune attaquant, formé en France avec Hatem Ben Arfa et Abou Diaby, restait injoignable. Alain Giresse, le sélectionneur du Mali, a passé une saison à essayer de le joindre. En vain. Ce qui explique son faible nombre de sélections (deux seulement).

Ces frasques l'ont emmené de l'AJ Auxerre aux prisons italiennes puis à l'anonymat de la deuxième division grecque après un tour au Danemark. Revenu dans le droit chemin, le voilà à Fribourg. Et à la CAN, où il a la lourde charge de remplacer Frédéric Kanouté dans le cœur des supporters des Aigles. L'occasion de démontrer que son talent est bien réel.

Pascal Feindouno (Guinée): L'un des plus beaux manieurs de ballons du continent. Un talent certain mais un ego qui se met parfois en travers. Et qui pousse l'ancien Stéphanois à clamer que son Syli va gagner la CAN 2012.

L'élimination du Nigeria en phase de poules peut pousser à l'optimisme mais les performances de la Guinée dépendront certainement de l'état de forme de son leader. Meilleur buteur de l'histoire du Syli et recordman de sélection, le milieu très offensif de 30 ans s'avance plein d'assurance même s'il n'a plus joué de match officiel depuis novembre après avoir résilié son contrat avec le FC Sion.

Nicholas Mc Anally

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Nicholas Mc Anally

Nicholas Mc Anally. Journaliste spécialiste du football africain. Il a collaboré à Afrik-Foot.

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