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L'équipe nationale célèbrent leur victoire face à l'Algérie lors des éliminatiores de la CAN 2012. REUTERS/Jean Blondin
L'équipe nationale célèbrent leur victoire face à l'Algérie lors des éliminatiores de la CAN 2012. REUTERS/Jean Blondin

Football: les Lions de l’Atlas en route vers un second sacre?

Ils l’attendent depuis 36 ans et ils se sentent prêts pour en relever le défi, celui d’une victoire en coupe d’Afrique au Gabon et en Guinée Equatoriale.

Mise à jour du 28 janvier: le Maroc a été éliminé au premier tour de la CAN vendredi 27 novembre par le Gabon au terme d'un match fou. Les Lions de l’Atlas ont mené pendant 50 minutes, mais les Gabonais ont renversé le match en 2 minutes pour mener (2-1), avant de se faire rejoindre à la 90+1 puis d'arracher la victoire (3-2) sur coup franc (90+8e). Venu avec de grandes ambitions, le Maroc quitte la compétition avec deux défaites en deux matches, dont le premier contre la Tunisie.

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C’était il y a bien longtemps, en 1976, sur le terrain en altitude d’Addis Abeba, leur premier et unique titre continental jamais renouvelé. Un exploit que les Lions de l’Atlas n’ont jamais pu rééditer. Les magiciens du ballon rond marocain s’appelaient à l’époque, Faras, Tazi ou Larbi, tous entrés par la grande porte au Panthéon du football africain.

Renouer avec le mythe

Depuis cette époque mythique, il y a eu d’autres épopées bien sûr. L’équipe nationale a été la première du continent à accéder au second tour d’une phase finale de Coupe du Monde, c’était en 1986, au Mexique. Pour nombre de passionnés de foot, le Maroc avait là sa formation la plus aboutie, celle qui pouvait même porter les couleurs nationales jusqu’au dernier carré des éliminatoires de la World Cup.

Le palmarès africain des Lions n’est pas exsangue de réussite. La plus remarquable fut celle de sa participation à la Coupe d'Afrique des Nations tunisienne de 2004 où des jeunes talents comme Marouane Chamakh (un des sportifs les mieux payés d’Afrique) avaient redoré le blason de la sélection en la hissant jusqu’en finale.

Le Maroc participera à la CAN 2012 après avoir manqué l’édition 2010 en Angola. Les Lions de l’Atlas finissent premiers de la poule D en éliminatoires grâce à leur victoire 3-1 contre la Tanzanie, le 9 octobre 2011 à Marrakech. Le nouveau stade de la ville ocre, un bijou d’architecture sportive né du volontarisme de l’Etat en la matière est devenu l’écrin de toutes les victoires, le pays ambitionnant d’organiser de grandes compétitions footballistiques.

C’est dans ce nouveau temple du ballon rond inauguré en janvier 2011 et destiné, à sa conception, à accueillir une finale de coupe du monde dont le royaume chérifien espérait décrocher l’organisation en 2010 (finalement, c’est la patrie de Mandela qui avait remporté le pompon), que l’équipe du Maroc avait étrillé celle de l’Algérie voisine par un mémorable 4-0. Depuis, les Fennecs cherchent leur voie.

Le Belge de tous les espoirs

Eric Gerets, 57 ans, le nouveau sélectionneur de l’équipe marocaine a la baraka. Il a réussi à enchaîner les succès et surtout souder un groupe de footballeurs venus d’horizons divers où figurent quatre joueurs du Championnat de France de Ligue 1 (les Montpelliérains Younès Belhanda et Abdelhamid El-Kaoutari, le Rennais Youssef Hadji et le Brestois Ahmed Kantari) aux côtés de jeunes pousses déjà prometteuses telles Mehdi Carcela (Anzhi Makhachkala),Youssef El Arabi (Hilal) ou le virevoltant Adel Taarabt (Queens Park Rangers).

«Outre la qualification du Maroc, Gerets a un comportement professionnel car il a rétabli la confiance au sein d'une équipe qui était divisée», estime Bélaïd Boumid, président de l'Association africaine de la presse sportive cité par l’AFP.

«Il a mis fin aux clans au sein de l'équipe. Il a créé une union et une meilleure ambiance de travail», avance pour sa part Najib Salmi, le chroniqueur de L'Opinion, une des mémoires de l’histoire du football marocain.

«Je suis un entraîneur heureux qui dispose d'une équipe homogène, forte et capable de s'imposer», répète à l’envi Gerets, qui a préparé son équipe à Marbella, en Espagne.

Un choix qui en a inquiété plus d’un, le climat méditerranéen est loin de correspondre à celui humide et tropical de l’Afrique équatoriale. Autre pique à l’adresse de l’entraîneur, son choix de faire jouer sa sélection en match préparatoire contre le club suisse des Grasshoppers de Zurich.Un galop d’essai sans rapport avec la rudesse des équipes continentales.

Des doutes dissipés

Les Lions de l’Atlas ravivent donc les rêves d'un second titre lors cette 28ème Coupe d'Afrique des nations 2012 (21 janvier-12 février) qui se jouera au Gabon et en Guinée Equatoriale. Le Maroc jouera ses premiers matchs au Gabon, où il affrontera au sein du groupe C, la Tunisie, le Niger et le pays hôte. Seul détail qui suscite le doute chez les supporters, celui du nouveau maillot des vert et sang dont l’équipementier maintient toujours le suspense car même la nouvelle star Oussama Assaïdi, un temps incertain, devrait être finalement de la fête.

Ali Amar

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Ali Amar

Ali Amar. Journaliste marocain, il a dirigé la rédaction du Journal hebdomadaire. Auteur de "Mohammed VI, le grand malentendu". Calmann-Lévy, 2009. Ouvrage interdit au Maroc.

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