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L'élection présidentielle annulée au Kenya, une avancée pour le continent
C'est un retournement de situation qu'Uhuru Kenyatta, le président kényan réélu pour un second mandat à l'issue de l'élection présidentielle du 8 août dernier, n'a sûrement pas vu venir. La Cour surprême du Kenya a annoncé vendredi 1er septembre l'annulation du scrutin. Des «irrégularités» ont compromis l'intégrité de l'élection estime la plus haute juridiction du pays, qui avait été saisie par l'opposition. Elle demande la tenue d'une nouvelle élection sous soixante jours.
L’annonce a été accueillie par des cris de joie des partisans de Raila Odinga et de sa coalition, la Super Alliance Nationale (NASA), dans les rues de Nairobi. Depuis le 8 août, celui-ci dénonçait des fraudes massives, et, le 18 août, la NASA avait déposé un recours devant la Cour suprême pour contester les résultats.
Les médias kényans ont salué cette décision comme historique, dans un pays où la classe politique est habituellement très corrompue. Le Daily Nation, l'un des journaux phares rapportait la réaction de Raila Odinga sur le réseau social Twitter: «C'est un jour historique pour les habitants du Kenya et pour la démocratisation de l'Afrique», a-t-il dit.
Raila: It is a historic day for the people of Kenya and the democratization of Africa. #JudgementDay pic.twitter.com/bZJoVoNPEe
— The Standard Digital (@StandardKenya) September 1, 2017
Une avancée pour le continent
La Cour suprême passe habituellement en Afrique pour être une potiche du pouvoir en place. Dans de nombreux pays où les élections ont été contestées ces dernières années, les juges de la Cour suprême acceptaient d'étudier en apparence des plaintes d'opposants, alors qu'en réalité tout se jouait en coulisses.
Nous avions raconté sur Slate.fr comment la commission électorale du Gabon avait enregistré un résultat mathématique complètement irréel pour assurer la réélection d'Ali Bongo à la tête du pays en août 2016. Mais plus récemment, le cas de la Gambie avait déjà soulevé un espoir sur le continent. La commission électorale y avait en effet validé l'élection de l'opposant Adama Barrow, alors que le président sortant Yahya Jammeh avait contesté les résultats du scrutin.