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Le Nigeria a refusé que des militaires britanniques libèrent les filles de Chibok
Quelques semaines après l'enlèvement de plus de 200 lycéennes, l'armée britannique avait repéré leur localisation.
Le Nigeria regarde avec une tristesse infinie s'approcher le troisième anniversaire de l'enlèvement des 276 lycéennes de la ville de Chibok par l'organisation terroriste Boko Haram, le 14 avril 2014. À ce jour, 57 adolescentes ont réussi à s'échapper juste après le rapt, puis 24 autres ont été libérées par l'armée nigériane depuis un an. Il reste donc 195 filles qui sont toujours portées disparues.
Dans une vidéo publiée en août 2016, Boko Haram avait affirmé que certaines d'entre elles étaient toujours vivantes, dont une quarantaine mariées, et d'autres tuées dans des raids aériens.
Mais l'histoire aurait pu être différente. Selon le média britannique The Guardian, le président de l'époque, Goodluck Jonathan, avait refusé l'aide de l'armée britannique qui avait alors repéré la position des otages quelques jours après leur enlèvement grâce à des photos satellites.
«Les filles avaient été localisées dans les premières semaines grâce à une mission de l'aviation britannique. Nous avons proposé d'intervenir pour les libérer, mais le gouvernement nigérian a décliné», a indiqué une source militaire à The Guardian.
Des adolescentes ensuite séparées
«Les services secrets et militaires nigérians doivent régler ce problème», avait déclaré le président Goodluck Jonathan lors d'un entretien avec le ministre britannique chargé des affaires africaines de l'époque, toujours selon The Guardian.
Après cette demande d'aide rejetée, Boko Haram a séparé les lycéennes qui ont été emmenées dans différents camps ou villages du groupe terroriste. Le Nigeria a perdu leur trace après avoir refusé toute aide dans cette affaire.
Le site d'information nigérian The Cable rapporte cependant que Goodluck Jonathan, battu lors de la dernière élection présidentielle par Muhammadu Buhari, a nié avoir repoussé une quelconque aide britannique dans ce dossier. Jonathan avait été sévèrement critiqué par l'opinion publique et les médias pour sa gestion calamiteuse de la libération des otages de Chibok. Un boulet qui avait largement profité à son rival Buhari lors du scrutin présidentiel.