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Les mensonges d'une agence de voyage britannique aux victimes de l'attaque de Sousse
L'agence de voyage Thomson avait caché à ses clients les risques d'attaques terroristes qui menaçaient le pays.
C'est de la publicité mensongère qui a eu des conséquences terriblement tragiques. Selon le média britannique The Guardian, l'agence de voyage britannique Thomson n'avait pas averti ses clients que la Tunisie était un pays où le risque terroriste était important, notamment pour les touristes occidentaux déjà visés dans une attaque au musée du Bardo quatre mois avant l'attaque de Sousse.
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Le 26 juin 2015, un terroriste de 23 ans, Seifeddine Rezgui, ouvrait le feu avec une kalachnikov sur la plage de l'hôtel Imperial Marhaba, tuant 38 personnes dont 30 ressortissants britanniques. L'attaque a eu lieu tout près du très touristique port d'El-Kantaoui, situé à quelques kilomètres du centre-ville de la station balnéaire de Sousse, comme nous le racontions sur Slate Afrique.
«Les investigations sur la mort de 30 Britanniques mettent en évidence à partir des témoignages des survivants que lors du processus de réservation, les clients n'ont pas été dirigés par l'agence Thomson vers les conseils aux voyageurs émis par le Foreign office. Ce dernier pointait un fort risque terroriste en Tunisie et avertissait les voyageurs étrangers qu'ils pouvaient être des cibles», note The Guardian.
«100% sûr»
Plusieurs survivants qui se sont confiés au journal britannique ont expliqué que des agents de l'agence Thomson avaient assuré que le pays était à «100% sûr». Selon les enquêteurs, les liens vers les conseils aux voyageurs qui étaient présents sur le site de l'agence Thomson «ne pouvaient pas être mieux dissimulés».
L'attaque de Sousse avait été revendiquée par l'Etat islamique qui a mené plusieurs nouvelles attaques meurtrières depuis, dont l'attentat à la bombe contre un bus de la garde présidentielle ou des raids contre des villes à proximité de la frontière libyenne. Comme nous l'avions raconté sur Slate Afrique, la ville de Sousse a vu plusieurs centaines de ses jeunes partir rejoindre l'Etat islamique en Libye, Syrie ou Irak pour combattre dans les rangs de l'organisation terroriste.