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Il n'y a qu'une seule démocratie «à part entière» en Afrique subsaharienne
Selon l'institut Economist intelligence unit, il y a aussi sept démocraties «imparfaites» sur le continent.
On ne sait encore quelle influence aura la crise gambienne, qui a vu l'autocrate Yahya Jammeh quitter le pouvoir sous la pression de plusieurs Etats voisins après plusieurs semaines d'atermoiement, sur l'ensemble du continent africain. Le dictateur, au pouvoir depuis 22 ans, avait d'abord reconnu sa défaite face à l'opposant Adama Barrow lors de l'élection présidentielle du 1er décembre, avant de faire volte-face, comme nous l'expliquions sur Slate.fr.
Comme Jammeh, de nombreux présidents, qui se comportent comme des despotes, sont au pouvoir depuis plusieurs décennies. C'est le cas parmi d'autres de Robert Mugabe au Zimbabwe, qui a plongé son pays dans une crise terrible et sans fin, de José Eduardo dos Santos en Angola ou de Denis Sassou-Nguesso en République du Congo.
Mais l'Afrique n'est pas qu'un puzzle fait de dictatures ou d'autocraties. Les Etats réellement démocratiques sont de plus en plus nombreux sur le continent. On l'a vu avec l'alternance politique une nouvelle fois réussie au Ghana au tout début de l'année 2017.
23 régimes autoritaires
Dans son index sur l'état de la démocratie dans le monde en 2016, l'institut Economist intelligence unit se révèle cependant sévère avec l'évolution des pratiques politiques en Afrique subsaharienne. Selon l'étude publiée, il n'y aurait qu'une seule démocratie à part entière dans le sous-continent: l'île Maurice. Sept Etats sont classés comme des «démocraties imparfaites», il s'agit du Cap-Vert, du Botswana, de l'Afrique du Sud, du Ghana, du Lesotho, de la Namibie et du Sénégal.
Enfin, l'Economist intelligence unit (EIU) classe 13 pays comme des «régimes hybrides» et 23 autres comme des «régimes autoritaires».
L'index est composé d'indices mesurant les libertés civiles, la participation politique des citoyens ou la transparence des processus électoraux.
Selon le site d'information Quartz qui publie un article sur l'étude:
«Le score "démocratique" global de l'Afrique subsaharienne dans cet index n'a pas progressé lors des cinq dernières années. L'amélioration de la participation politique et de la fréquence des élections a été contre-balancée par des atteintes aux libertés civiles et à la liberté des médias, selon les auteurs du rapport».
On ne sait pas encore où va se classer la Gambie nouvelle d'Adama Barrow dans le classement de 2017.