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Le futur secrétaire d'Etat de Trump a une longue histoire avec le pétrole africain
Ancien PDG de la compagnie pétrolière ExxonMobil, Rex Tillerson a noué avec des contrats avec de nombreux dictateurs du continent.
Aux Etats-Unis, c'est l'ancien patron d'un géant pétrolier qui a été nommé par le président-élu Donald Trump pour le poste de secrétaire d'Etat, équivalent d'un super-ministre des Affaires étrangères de l'autre côté de l'Atlantique. Rex Tillerson, ex-PDG d'ExxonMobil sera donc l'un des hommes forts du début de mandat de Donald Trump, qui sera investi officiellement le 20 janvier 2017.
Ce Texan connaît bien l'Afrique. À la tête d'ExxonMobil, il a conclu de nombreux deals avec des chefs d'Etat africains sur l'exploitation de leurs ressources pétrolières, comme le rapporte le site américain d'information Quartz. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Rex Tillerson connaît les arcanes des régimes dictatoriaux du continent.
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L'entreprise ExxonMobil a ainsi conclu de nombreux accords lucratifs avec le gouvernement de Guinée équatoriale, dirigé d'une main de fer par le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo depuis 1979. Pour rester au pouvoir, l'autocrate guinéen n'a pas hésité à jeter ses opposants en prison et à truquer les élections. L'argent du pétrole va lui directement dans les poches du clan au pouvoir, sans profiter à la population.
«Exxon a permis à un régime, qui s'est montré répressif dès son arrivée au pouvoir mais n'avait pas de ressources, de garder son emprise sur le pays», a confié au journal The New York Times, Tutu Alicante, le directeur de EG Justice, une ONG pour les droits de l'homme en Guinée équatoriale.
Ami-ami avec Kadhafi
Rex Tillerson a opéré de la même manière en Angola, un autre Etat pétrolier, dirigé par José Eduardo dos Santos depuis 1979. ExxonMobil a en effet lancé en 2012 l'exploitation offshore d'un champ pétrolier au large du pays. La multinationale a aussi travaillé main dans la main avec Idriss Déby, dictateur solidement installé au pouvoir au Tchad.
«Si, la plupart de ces accords ont été conclus avant l'arrivée de Tillerson à la tête de l'entreprise, ils ont été maintenus sous son mandat pendant lequel on l'a notamment vu fraterniser avec des dirigeants comme Mouammar Kadhafi», note le site Quartz.
On ne sait pas encore quelle sera la politique étrangère menée vis-à-vis du continent africain par l'administration de Donald Trump, Rex Tillerson en tête, mais on est déjà sûr que les droits de l'homme ne sont pas forcément une priorité pour l'ancien patron d'ExxonMobil. Et avec sa nomination, le futur président américain émet l'idée que le business l'emportera sur le reste. Une ligne politique qui séduit déjà plusieurs dictateurs africains, comme nous le racontions ici.