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Cameroun - Grève des femmes pour lutter contre les viols

Des milliers de Camerounaises ont décidé d’arrêter de travailler dans les fermes situées dans le district de Wum, au nord-ouest du Cameroun, raconte la BBC. A l’origine de cette grève de femmes : une série de viols et d'agressions imputées à des éleveurs de bovins.

Les femmes ont déclaré que de nombreuses jeunes filles avaient été victimes de violences. Une femme serait même morte de ses blessures le 14 novembre.

Confrontées à ces violences, certaines femmes n’ont pas hésité à descendre dans la rue pour protester contre le comportement inacceptable de bergers à l'égard des jeunes femmes.

En réponse, les représentants du gouvernement dans le district de Wum ont convoqué une réunion, le 15 novembre, pour permettre une discussion entre les femmes, issues de l’ethnie Aghem, et les dirigeants du groupe ethnique Akuh, auquel appartiennent les bergers. D'ailleurs, la région fait l'objet de rivalités communautaires autour des terres.

«Toutefois, certaines de ces femmes sont sorties de la réunion, en disant qu'aucune solution claire n'avait été trouvée pour mettre fin à ces attaques», rapporte la BBC.

Une jeune fille de 11 ans, elle-même victime d'une agression sexuelle, a accepté de témoigner de ces violences devant le journaliste de la BBC.

«Ils m’ont d’abord battu et ont menacé de me couper en morceaux avec une machette (...). Puis, l'un d'eux a arraché ma culotte et a déchiré ma robe», confie la jeune fille.

Heureusement, deux autres bergers sont intervenus pour empêcher ce viol collectif.

Devant ces actes de violences sexuelles, des vengeances s’organisent au sein du village pour mettre la main sur ces bergers présumés violeurs. «Ils [un groupe d'hommes] m'ont  accusé de viol sur une fille mais je n’ai rien fait», rapporte un des suspects rencontré par le journaliste.

Ce que demandent les femmes, c’est davantage de protection de la part du chef suprême de l’ethnie Aghem dont elles font partie. Ces femmes continuent donc de manifester devant le palais du chef suprême de Aghem, Bah-ambi III, pour exprimer leur colère et demander une protection contre les viols.

Lu sur BBC News

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