mis à jour le

Le pot de poulet frit de KFC, nouvel index pour mesurer la valeur des monnaies en Afrique
On a jamais aussi bien lu la conjoncture économique que dans du poulet pané.
Dans 51 pays africains, il est impossible de trouver un McDonalds. La célèbre chaîne de restauration rapide américaine n'est implantée que dans trois Etats sur le continent: Afrique du Sud, Maroc et Egypte. Une absence d'une large partie de la carte qui soulève un problème auquel on ne pense pas forcément en se rasant le matin: l'indice Big mac mis au point par le magazine The Economist en 1986 pour mesurer les variations par rapport au «bon taux de change» entre les monnaies. «Ce qui donne à toutes les monnaies le même pouvoir d’achat d’un pays à l’autre», explique Jeune Afrique.
Par exemple, note The Economist dans son indice 2016, «le prix moyen d'un Big Mac est de 4.93$ aux Etats-Unis alors qu'en Chine il était seulement à 2.68$, selon le taux de change du marché. Donc l'indice «brut» du Big Mac dit que le yuan est sous-évalué de 46% actuellement».
Mais l'Afrique, qui ne connaît pas le goût du Big Mac, le hamburger phare de McDonalds, a trouvé son comparateur de monnaies: le pot de poulet frit de Kentucky Fried Chicken (KFC), un autre géant américain dans le secteur du fast-food.
«Le pot de douze pièces de poulet frit est en effet vendu dans 18 pays africains, explique Jeune Afrique. La chaîne a fait ses débuts en 1971 et compte 802 points de vente. De quoi donc (...) permettre un début de comparaison des pouvoirs d’achats nationaux en comparant les prix africains entre eux et en les ramenant aux 20,5 dollars le pot de poulet en vigueur aux États-Unis».
Une première étude a même été réalisée par le cabinet Sagaci Research. Bilan, les monnaies de l'Angola ou du Nigeriasont les deux les plus surévaluées du continent. «Le Naira nigérian ou le Kwanza angolais voient leur valeur dépréciée de manière drastique sur le marché noir, ce qui montre que ces devises sont effectivement sous-évaluées», note Sagaci Research.