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Visuel de l'albuum «NO!» du groupe DOOKOOM.
Visuel de l'albuum «NO!» du groupe DOOKOOM.

Ecoutez en avant-première le nouvel album du groupe sud-africain DOOKOOM

De l'afro-punk tout droit sorti du township de Cape Flats.

Au son des beats agressifs de DOOKOM, un groupe sud-africain d'afro-punk noise, on ne peut s'empêcher de penser à la folie Die Antwoord: le célèbre groupe de rap-rave du trio Ninja, Yolandi Visser et DJ Hi-Tek. Mêmes paroles incendiaires contre la bourgeoisie blanche et les séquelles de l'ancien système racial, même mélange d'Afrikaan et de d'autres dialectes locaux, comme le Sabela parlé par les gangs métis, et surtout mêmes origines: la ville de Cape Town. 

«DOOKOOM est une réaction au chaos de l'Afrique du Sud contemporaine. On peut l'entendre dans (...) leurs synthés distordus et leurs paroles sans concessions. Isaac Mutant, l'un des membres fondateurs de Dookoom (...) a fricoté avec les gangs les plus notoires et dangereux de Mitchells Plain (aux alentours de Cape Town)», a écrit le site Vice à leur sujet.

«Il y a beaucoup de colère et de douleur»

DOOKOOM a été fondé par Human Waste et Isaac Mutant, deux figures de la scène rap sud-africaine. Accompagnés de la chanteuse dream pop LiLi†H et du DJ Roach, ils sortent leur premier album, intitulé «NO!», vendredi 4 mars sur IOT Records/Atypeek. Vous pouvez l'écouter en avant-première sur notre site, ci-dessous.

Mais avant de mettre votre casque sur vos oreilles, un petit mot du leader du groupe, Isaac Mutant, qui nous a raconté par e-mail comment la violence et la pauvreté du township de Cape Flats, immense étendue sablonneuse parsemée de quartiers très pauvres entre l'océan et le centre-ville de Cape Town, dont il est originaire, influencent sa musique.

«Cape Flats est un endroit avec de nombreux de ghettos, bidonvilles ou huttes, selon la façon dont vous nommez ça. Les quartiers ont tous leur propre caractère mais partagent une chose commune: ils sont le résultat de l'injustice du suprématisme blanc. Il y a beaucoup de colère et de douleur dans notre musique, mais nous avons tous des histoires différentes (...) Nous sommes ici pour dire «fuck» à tous ces problèmes de merde et pour mettre de la musique dans nos coeurs et dans nos vies.»

Camille Belsoeur

Journaliste à Slate Afrique. 

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