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Votre batterie d'iPhone est peut-être construite par des enfants dans des mines d'Afrique centrale
L'ONG Amnesty International a publié mercredi 20 janvier un rapport qui accable les fabricants de batteries pour smartphones.
Depuis plusieurs années, la planète est prise d'une fièvre pour le cobalt, un minerai qui est aussi un composant essentiel des batteries rechargeables de type lithium-ion, lesquelles alimentent nos téléphones portables, tablettes, appareils photos... Mais comme le révèle l'ONG Amnesty International dans un rapport publié mercredi 20 janvier, une grande partie de ce précieux minerai est extrait des mines de la République démocratique du Congo. Et de nombreux enfants sont exploités par des compagnies chinoises très proches des gouvernements chinois et congolais pour remonter le cobalt à la surface.
Il y a donc de grandes chances pour qu'un morceau de la batterie de l'iPhone que vous tenez dans vos mains vienne d'une de ces mines congolaises où les conditions de travail sont extrêmement difficiles: plus de la moitié de la production mondiale de cobalt provient de RDC où le minerai est extrait par des enfants, parfois âgés de sept ans et des adultes qui travaillent dans des conditions périlleuses. En 2012, l'Unicef avait affirmé que 40.000 enfants travaillaient dans les mines de la région du Katanga, dont la majorité dans l'industrie du cobalt.
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Le rapport d'Amnesty International accuse en effet plusieurs multinationales dont Apple, mais aussi Samsung, Microsoft, Sony ou les constructeurs automobiles Mercedes et Volskwagen, d'ignorer si leurs fournisseurs exploitent ou non des enfants. Près de 90% de la production du minerai extrait dans les mines congolaises de la province du Katanga est exporté en Chine.
Depuis de nombreuses années, la RDC est secouée par des conflits pour le contrôle des minerais précieux présents sur son sol, rappelle le magazine américain Wired. «Pendant ce temps-là, comme la demande mondiale pour le cobalt augmente, le marché reste largement non-regulé car il se situe en dehors de la législation des "minerais de guerre" qui régule l'extraction et la vente de d'autres minerais comme l'or et l'étain en RDC», ajoute Wired.