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 Le président congolais Denis Sassou Nguesso, le 7 juillet 2015 à Paris AFP/Archives Dominique Faget
Le président congolais Denis Sassou Nguesso, le 7 juillet 2015 à Paris AFP/Archives Dominique Faget

À quelques jours du référendum sur la Constitution, le Congo est sous tension

Les opposants au président Denis Sassou Nguesso dénoncent un «Coup d'Etat constitutionnel» en cours.

À quelques jours du référendum qui doit se tenir dimanche 25 octobre, et pourrait permettre au président congolais Denis Sassou Nguesso de se représenter en 2016, le climat est électrique à l'extrême dans les rues de Brazzaville, la capitale, mais aussi dans le reste du pays.

Mardi 20 octobre, un membre du collectif d'opposition Sassoufit a signalé à Slate Afrique des affrontements entre des forces de l'ordre et la police au quartier Kilomètre 4 de la ville côtière de Pointe-Noire.

À Brazzaville, l'internet mobile, les services de SMS et le signal de la radio française RFI - une des stations les plus écoutées dans le pays - étaient coupés, selon le correspondant de l'AFP dans la capitale congolaise. Depuis l'aube, un déploiement inhabituel des forces de l'ordre (police et gendarmerie) était visible dans les quartiers sud de la ville, qui passent pour des bastions de l'opposition, alors que partout la quasi totalité des magasins, écoles et administrations, sont restés fermés.

Fumée noire et affrontements

En début de matinée, une épaisse fumée noire s'était élevée de plusieurs points des quartiers sud et ouest, où le correspondant de l'AFP à Brazzaville avait vu plus tôt des jeunes gens brûler des pneus. Selon des témoins, dans les quartier Bacongo et Makélékélé (sud), des policiers ont tiré en l'air à plusieurs reprises pour disperser les jeunes brûleurs de pneus. Ils auraient tiré aussi un grand nombre de grenades lacrymogènes sans que l'on sache s'il y avait des blessés.

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Un retour au calme précaire était revenu vers 10h00 GMT: feux de chaussée éteints, jeunes invisibles, forces de l'ordre bien en vue. Hormis l'agitation dans le sud et l'ouest de la capitale, la ville semblait désertée, en l'absence de bus et de taxis. Selon plusieurs témoins, la situation était identique à Pointe-Noire, la capitale économique de la République du Congo, dans le sud du pays.

La présidence de la République a pourtant diffusé sur les ondes et par voie de presse un message indiquant que la journée n'était pas fériée, que tout le monde devait travailler «normalement» et que les rassemblements étaient en conséquence «interdits».

Des manifestants dispersés

Le boulevard des Armées, dans le centre de la capitale, où les dirigeants du Front républicain pour le respect de l'ordre constitutionnel et l'alternance démocratique (Frocad) et de l'Initiative pour la démocratie au Congo (IDC) ont appelé à manifester en début d'après-midi était désert.

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Un sous-officier de la police a déclaré à l'AFP que quelques dizaines de personnes qui commençaient à se rassembler au petit matin avaient été «dispersées». Plate-formes d'opposition, le Frocad et l'IDC dénoncent comme un «coup d'État constitutionnel» le référendum devant avoir lieu dimanche sur un projet de nouvelle constitution faisant sauter les deux verrous empêchant M. Sassou de briguer un troisième mandat en 2016.

Le porte-parole du gouvernement et les dirigeant de l'opposition n'avaient pu être joints mardi à 10h00 (09h00 GMT). Dimanche, cinq dirigeants de l'IDC et du Frocad avaient été bloqués par les autorités à Pointe-Noire après une manifestation au cours de la quelle quatre personnes au moins avaient été blessées grièvement par un policier.

Un référendum le 25 octobre

Les opposants étaient finalement rentrés dans la soirée à Brazzaville, mais sans avoir pu participer au rassemblement d'opposition organisé à Dolisie, la troisième ville du pays.

Âgé de 72 ans cette année, le président Sassou cumule plus de 30 ans à la tête du Congo. Il a dirigé le pays à l'époque du parti unique, de 1979 jusqu'aux élections pluralistes de 1992, qu'il a perdues. Revenu au pouvoir en 1997 à l'issue d'une violente guerre civile, il a été élu président en 2002 et réélu en 2009. 

La Constitution de 2002 limite à deux le nombre des mandats que peut exercer un chef de l'État et interdit d'être candidat à la magistrature suprême toute personne âgée de plus de 70 ans. Ces deux dispositions ont été supprimées dans le projet de loi fondamentale devant être soumis au peuple dimanche.

Slate Afrique avec AFP

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