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Des habitants du Liberia brandissent un drapeau du pays où une croix a été ajoutée. Crédit photo: REUTERS/James Giahyue
Des habitants du Liberia brandissent un drapeau du pays où une croix a été ajoutée. Crédit photo: REUTERS/James Giahyue

Il y a un an culminait l'épidémie Ebola, mais les pires prévisions n'ont jamais eu lieu

Seuls dix nouveaux cas ont été signalés depuis début juillet.

En octobre 2014, les Américains étaient pris d'une panique contagieuse surnommée «Fearbola» (contraction des mots «fear» et «Ebola»). «À cette époque, la vague épidémique était en pleine explosion au Sierra Leone, en Guinée et au Liberia. Et Thomas Eric  Duncan (un Américain contaminé par le virus) était traité à Dallas par les infirmières Amber Vison et Nina Pham (qui seront elles aussi contaminées ensuite), avant de mourir le 8 octobre 2014», rappelle Slate.com dans un article sur le sujet.

Cette arrivée du virus sur le sol des Etats-Unis avait terrorisé un pays tout entier. Des scientifiques théorisaient une éventuelle mutation du virus qui risquait de se transmettre d'homme à homme par voie aérienne à moyen terme, des individus qui débarquaient sur le sol américain en provenance du continent africain - même à des milliers de kilomètres de la zone épidémique - étaient mis en quarantaine dans les hôpitals des aéroports, et des hommes politiques appelaient à la suspension des vols entre les Etats-Unis et les pays touchés d'Afrique de l'Ouest. 

Mais aucune des pires prédictions faites à l'automne 2014 ne s'est finalement réalisée. 

«Clairement, la peur du virus et la posture de la classe politique à mi-mandat ont mené à une réponse anti-Ebola complètement disproportionnée par rapport à la menace réelle», note Slate.com.

Moins de malades que prévus

Le Centre américain pour le contrôle des maladies et la prévention (CDC) estimait en octobre 2014 que 1,4 million de personnes étaient susceptibles d'être contaminées par Ebola dans «les quatre prochains mois». Un scénario du pire qui ne s'est jamais dessiné. Dans son dernier rapport sur l'épidémie, qui date du 23 septembre 2015, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recensait 28.295 cas cumulés et 11.295 décès - uniquement pour les trois pays qui ont enregistré 99% des cas d'infection, le Liberia, le Sierra Leone et la Guinée. Depuis le mois de juillet 2015, seulement 10 nouvelles infections ont été comptabilisées.

Pourquoi la situation n'a pas évolué vers le scénario du pire? 

«La raison principale est que l'estimation de la magnitude maximale de l'infection était basée sur un scénario où les choses ne changeaient pas en Afrique», explique Slate.com. Mais entre-temps les pays occidentaux ont fourni une aide massive, directe ou indirecte, aux pays touchées par la crise sanitaire, et la lutte contre l'épidémie a ainsi considérablement gagné en efficacité.

Pas de mutation du virus

Autre facteur important, le virus Ebola et ses modes de transmission n'ont pas évolué de manière significative depuis le début de l'épidémie, au contraire de ce que pouvait par exemple affirmer l'épidémiologiste Michael T.Osterholm dans les colonnes du New York Times. Au contraire, des études publiées dans des revues spécialisées ont montré que «le génome du virus Ebola est actuellement stable», note Slate.com.

Ce ne sont donc ni les mises en quarantaine de patients sains - qui sont une aberration médicale car les personnes infectées par le virus Ebola ne deviennent contagieuses que lorsqu'elle sont déjà très malades -, ni les suspensions temporaires des vols entre certains pays occidentaux et la Sierra Leone, la Guinée et le Libera, mais bien le travail sans relâche sur le terrain des équipes médicales déployées par l'OMS, de nombreuses ONG et les pays d'Afrique de l'Ouest, qui a permis de surmonter cette crise. 

Camille Belsoeur

Journaliste à Slate Afrique. 

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