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L'Afrique a de plus en plus de millionnaires, mais les pauvres ne s'enrichissent pas
Il y a même plus d'Africains sous le seuil de pauvreté qu'en l'an 2000.
Dans son dernier rapport, l'institut de recherche américain New World Wealth révèle que l'Afrique compte aujourd'hui 163.000 millionnaires en dollars. La fortune totale de ces super-riches, qui représentent à peine plus de 0,1% de la population du continent, s'élève à 670 milliards de dollars. Un montant énorme à l'échelle de l'Afrique et qui équivaut au PIB du Kenya et du Nigeria réunis, deux des plus grosses puissances économiques africaines.
Une large partie de ces millionnaires est concentrée en Afrique du Sud dans les villes de Johannesburg, Cape Town et Pretoria, mais aussi dans quelques grosses mégalopoles en plein boom dont Lagos, Nairobi ou Lunanda, pointe le site américain Quartz.
Mais ce flot d'argent, qui découle de la forte croissance à l'échelle du continent qui s'établit à plus de 4% depuis 2010, ne profite pas de la même manière à tout le monde. Selon les chiffres de la Banque mondiale, le revenu par habitant ne devrait croître que de 1,7% cette année en Afrique, alors que la croissance moyenne devrait atteindre 4,4%.
Aujourd'hui, près d'un africain sur deux vit dans la pauvreté, soit avec moins de 1,25 dollars par jour, le seuil retenu par les Nations unies. Selon la Banque mondiale, avec l'explosion démographique le nombre de personnes qui vit sous le seuil de pauvreté a même augmenté sur la dernière décennie, passant de 376 millions de personnes en 1999 contre 413 millions en 2010.
«Ce sont généralement les gens de la classe moyenne qui deviennent millionnaires», confie Andrew Amoils, le directeur de recherche du New World Wealth, à Quartz. Mais, «il est difficile pour les Africains de devenir riche car le système d'éducation et le système de santé sont réservés aux personnes aisées.»
Cependant, selon la Banque mondiale, le taux de pauvreté devrait néammoins baisser de 16 à 30% d'ici 2030. Une bonne nouvelle entachée d'une autre conclusion, mauvaise, qui avance que le continent africain concentrera la majorité des pauvres dans le monde dans deux décennies.