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Un bureau de vote burundais le 21 juillet 2015. Crédit photo REUTERS/Mike Hutchings
Un bureau de vote burundais le 21 juillet 2015. Crédit photo REUTERS/Mike Hutchings

L'ONU estime sans surprise que l'élection au Burundi n'était pas crédible

L'opposition avait boycotté une élection où la liberté d'expression a été entravée selon les observateurs des Nations unies.

La mission d'observation électorale de l'ONU au Burundi (Menub) a conclu lundi que le scrutin présidentiel du 21 juillet s'était globalement déroulé dans le calme mais n'était pas "libre, crédible et inclusif". Dans leur rapport préliminaire publié lundi, les observateurs ont souligné que le scrutin avait été marqué par des violences et que les libertés d'expression, de réunion et d'association "ont été sévèrement entravées".

De même, ajoute la mission, "la liberté de la presse a fait l'objet de sévères restrictions". Elle note en particulier que "les médias publics n'ont pas assuré une couverture équilibrée aux candidats en compétition". Le rapport note aussi que l'élection a eu lieu "dans un climat de profonde méfiance entre les partis politiques" à la suite de la décision du président sortant Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat.

La Menub a constaté cependant que "les Burundais se sont rendus dans les bureaux de vote dans le calme dans la plupart des cas". La mission, ajoute le rapport, "a conclu que même si le jour du scrutin était paisible et les opérations conduites d'une manière adéquate, l'environnement général n'était pas propice aux déroulement d'un processus électoral libre, crédible et inclusif".

La mission avait rendu le même verdict pour les précédentes élections législatives et locales tenues fin juin. Ces conclusions rejoignent celles d'autres observateurs internationaux, dont ceux de la Communauté est-africaine. Selon les résultats proclamés vendredi par la Commission électorale burundaise, le président Nkurunziza a été réélu au premier tour, avec 69,41% des voix, pour un troisième mandat que ses adversaires jugent contraire à la Constitution.

La décision fin avril du président de se porter candidat a plongé le pays dans une profonde crise politique émaillée de violences qui ont fait plus de 80 morts.

Slate Afrique avec AFP

Slate Afrique avec AFP

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