mis à jour le

Au Burundi, les journalistes aussi sont réprimés par le pouvoir
Depuis plusieurs jours des manifestations secouent Bujumbara, la capitale, après l'annonce du Président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat.
Dans les rues de Bujumbara, la capitale du Burundi, les affrontements entre manifestants, qui dénoncent l'ambition du Président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat, et les forces de l'ordre, a repris lundi après trois jours de «trêve». Des journalistes de l'AFP ont vu huit blessés par balle, dont un au moins grièvement, dans les quartiers de Musaga (dans le sud de Bujumbura) et Nyakabiga (est).
Mais il n'y a pas que les opposants à Pierre Nkurunziza qui soient meurtris dans leur chair au Burundi. «En habits de deuil, une centaine de journalistes locaux a célébré, dimanche, la journée internationale de la liberté de la presse, dans un contexte marqué par des mesures prises par le pouvoir de Nkurunziza contre des médias indépendants», écrit l'agence de presse Anadolu sur son site.
Des pressions sur les journalistes étrangers
«Au Burundi, cette journée intervient au moment où la presse burundaise est malmenée, bafouée dans ses droits et interdite dans notre pays. C’est vraiment regrettable inimaginable, impensable vu le pas que le pays avait déjà franchi en matière de la liberté d’opinion et de liberté de la presse», a déclaré Alexandre Niyungeko, président de l’Union Burundaise des Journalistes (UBJ), en rappelant que le Burundi a perdu trois places par rapport à l'année dernière, pour chuter à la 145e place du classement mondial publié, dimanche, par l'ONG Reporters Sans Frontières.
Habillés en noir avec des bandeaux sur la bouche, près de 100 journalistes se sont réunis dans les locaux d'un journal privé, observant, ainsi, une trêve annoncée par la société civile burundaise, vendredi dernier.
Depuis le déclenchement des manifestations, dimanche dernier, les autorités ont procédé à nombre de mesures à l'encontre des journalistes, dont la fermeture de la principale radio indépendante du pays, la Radio publique africaine (RPA). Les lignes téléphoniques de médias indépendants ont été coupées, la Maison de la presse (siège du syndicat de la presse) fermée, alors que d'autres radios privées ne sont habilitées à émettre, désormais, qu'à Bujumbura.
Les reporters étrangers qui couvrent la situation de crise au Burundi sont également sous pression. Selon le média local Iwacu, le correspondant du quotidien français Libération à Bujumbara a été brièvement arrêté par les autorités, lundi.
Selon journaliste @abakunzi , corres de #Libération Pierre Benetti brièvement arrêté au #Burundi pour procéder à son identification
— Alexandre Capron (@alexcapron) 28 Avril 2015