mis à jour le

Au Togo, la victoire de Gnassingbé est ternie par les accusations de fraudes
Le président sortant a récolté 58,75% des votes. Mais le leader de l'opposition Jean-Pierre Fabre, qui rassemble 34,95% des voix, dénonce "une fraude". Le point sur la situation.
Le président du Togo Faure Gnassingbé a remporté l'élection présidentielle et décroche un troisième mandat à la tête du pays en rassemblant 58,75% des suffrages selon les résultats provisoires. Mais si le processus électoral s'est déroulé sans aucune violence entre partisans des différentes partis, le principal leader d'opposition, Jean-Pierre Fabre, qui a récolté 34,95% des votes, dénonce une fraude massive.
Des accusations - pas vérifiées pour le moment - qui ont longtemps bloqué l'annonce des résultats par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Mais la médiation de plusieurs chefs d'Etats africains, dont le président du Ghana, John Dramani Mahama, a contribué à débloquer la situation.
"Des bourrages d'urnes"
"La Ceni constate que Faure Essozimna Gnassingbé est élu au titre des résultats provisoires, sous réserve de confirmation de ces résultats par la Cour constitutionnelle", a déclaré son président, Taffa Tabiou, en direct sur la chaîne de télévision nationale du Togo, mardi 28 avril au soir.
L'un des membres du Ceni, qui appartient au camp de Gnassingbé, a confié à Slate Afrique: "les résultats compilés par la Ceni du Togo, qui m’ont été communiqués, ont été confirmés par plusieurs membres, quelques peu excédés par 4 jours de nuits blanches et de décomptes systématiquement rendus inutiles par une minorité de représentants d’un candidat précis, habitué des fausses proclamations anticipées."
À l'inverse, l'opposition dénonce une manipulation du décompte des votes par le pouvoir en place. "C'est toujours par des coups de force, des attaques, des bourrages d'urnes, des fraudes (...) que la famille Gnassingbé se maintient au pouvoir depuis 50 ans", a déclaré Éric Dupuy, porte-parole du CAP 2015 à l'hebdomadaire Jeune Afrique.