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Au Togo, le président sortant Gnassingbé largement en tête des résultats partiels
Ces résultats, annoncés par la commission électorale, concernent 26% du nombre estimé de votants au scrutin de samedi.
Le président sortant Faure Gnassingbé accentuait son avance à la présidentielle au Togo avec 69% des voix contre 17,9% pour son principal rival Jean-Pierre Fabre, selon de nouveaux résultats officiels publiés mardi et portant sur environ un quart des bulletins.
Ces résultats, annoncés par la commission électorale, concernent 1.925 bureaux de vote sur près de 9.000 au total, soit 26% du nombre estimé de votants au scrutin de samedi. Les premiers résultats de cette présidentielle à un tour, divulgués lundi, donnaient déjà M. Gnassingbé en tête avec 62% des suffrages contre 32% à M. Fabre.
Les nouveaux résultats concernent 991 bureaux de vote majoritairement situés dans le nord, fief historique de la famille Gnassingbé qui dirige le pays depuis 48 ans.
Tchabouré Gogué, un des trois autres candidats d'une opposition divisée, a lui aussi enregistré de bons scores dans cette région dont il est originaire. Au total, ce professeur d'université, candidat de l'Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), a obtenu 8% des voix, selon ces résultats partiels.
Une population "lassée de politique"
Au total, M. Gnassingbé a pour l'instant obtenu 328.351 suffrages contre 85.186 pour M. Fabre et 38.417 pour M. Gogué, sur les 475.354 bulletins comptabilisés -- les deux autres candidats ayant chacun obtenu moins d'1% des voix. La commission électorale (Céni) n'a pas encore donné les résultats de Lomé, le poumon économique du pays, une ville historiquement acquise à l'opposition.
Etranglés par le chômage et la précarité, les habitants de la capitale, qui se plaignent de ne pas bénéficier des retombées de la croissance économique (aujourd'hui autour de 6% par an) étaient nombreux, samedi à souhaiter la victoire de l'opposition à la présidentielle.
Mais dans l'ensemble, la campagne électorale a peu mobilisé ce petit pays ouest-africain de sept millions d'habitants, la population, gouvernée par la même famille depuis près d'un demi-siècle, étant "lassée de la politique", selon les experts. D'autant que l'opposition, qui alignait quatre candidats, et dont M. Fabre, le leader, possède une personnalité peu consensuelle, peine à rassembler et à proposer une réelle alternative.
La Céni avait estimé dimanche le taux de participation entre "53 et 55%" des inscrits, une mobilisation a priori bien inférieure à celle de la présidentielle précédente, en 2010, où la participation s'était élevée à 64,68%.